Bouches-du-Rhône : un kiné abusait d’une patiente Alzheimer de 95 ans

Une femme de 95 ans souffrant d'Alzheimer a été abusée par son kiné - Getty Images/iStockphoto

Un kinésithérapeute de 51 ans a été condamné à 5 ans de prison pour avoir abusé d’une de ses patientes âgée de 95 ans. Il a, au minimum, imposé une fellation à cette femme souffrant d’une perte totale de lucidité à cause de la maladie d’Alzheimer.

Les mots suffisent difficilement à décrire cette affaire particulièrement choquante. Ce vendredi 24 mars, un kinésithérapeute de 51 ans a en effet été reconnu coupable d’abus sexuel sur une patiente souffrant de la maladie d’Alzheimer, rapporte le journal La Provence. C’est un aide-soignant qui a mis l’affaire au jour en cachant un téléphone portable dans la salle où il commettait ses agressions sexuelles.

Bien que décrit comme pouvant se montrer charmant, Bogoljub, de son prénom, n’est pas très apprécié par ses collègues. Selon les femmes de l’Ehpad où il travaille - "Les Jardins de Valtrede" à Chateauneuf-les-Martigues, dans les Bouches-du-Rhône -, ses regards sont insistants, dérangeants. Il aurait même harcelé l’une d’entre elles parce qu’elle refusait ses avances. Pire encore, il s’enferme à clé avec deux de ses patientes, dont Marie-Yvonne, une femme de 95 ans qui, selon sa fille, "n’a pas deux secondes de lucidité". Il s’enferme même longtemps, trop pour le genre de soin qu’il est censé donner. Sans parler de ce mouchoir qu’il range systématiquement dans sa poche quand il sort. Pour un aide-soignant de l’Ehpad, c'en est trop.

Des actes indescriptibles

L’homme décide d’agir et, juste avant le passage du kinésithérapeute, il place un téléphone portable dans la salle et lance l’enregistrement. Le résultat, à la limite du descriptible, est sans appel : "Utilisez juste la langue, attention à vos quenottes", "Il est là votre bonbon. Je vous le ramènerai". Bogoljub dirige la nonagénaire pour lui imposer une fellation alors qu’elle lui dit : "Je ne le fais pas volontiers". Jugé socialement dangereux par l’expertise psychiatrique, l’accusé a toutefois été défendu par ses avocats comme un homme qui "a pris conscience de ses actes, sincère devant le tribunal".

Mais pour la présidente du tribunal, les faits sont si graves que la condamnation est inévitable. "Sans cet enregistrement, vous ne seriez pas devant ce tribunal. Vous guidez cette personne d'une fragilité extrême, qui vit dans un monde parallèle, à vous faire une fellation, comme un objet, avec des mots qu'on utilise pour les enfants. Une personne qui n'arrive pas à se nourrir elle-même, protégée par la société", a-t-elle ainsi lancé au kiné. Verdict : 5 ans de prison ferme assortis de deux ans de sursis probatoire, une obligation de se soigner et d'indemniser la victime, une interdiction d'entrer en contact avec Marie-Yvonne et sa fille et, surtout, l’interdiction définitive d’exercer son métier. Il a été placé en détention.

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