Borne à La Réunion: un maire en colère après une visite surprise de la Première ministre dans sa commune

Une visite de la Première ministre qui ne se déroule décidément pas sans accroc. Après avoir reçu un accueil teinté de bruits de casseroles et de chants contestant la réforme des retraites, Élisabeth Borne s'est attirée les foudres de Patrick Lebreton, maire de Saint-Joseph et premier vice-président du conseil régional de La Réunion.

Présente depuis jeudi sur l'île, Élisabeth Borne s'est fendue d'une visite surprise sur le marché de Saint-Joseph, alors qu'elle avait justement été interpellée sur le fait qu'elle n'allait pas à la rencontre des Réunionnais. Elle avait notamment renoncé à arpenter les allées de la grande braderie de Saint-Pierre le matin même.

Alors, si cette visite surprise du marché de Saint-Joseph s'est déroulée normalement, elle n'a pas du tout été appréciée son maire. Dans un post lapidaire partagé sur Facebook, Patrick Lebreton, le maire socialiste de Saint-Joseph, a assuré n'avoir été mis au courant de la visite qu'"à la toute dernière minute".

"J’ai été mis devant le fait accompli à la toute dernière minute, alors que je me trouvais à la Région Réunion, à l’autre bout de l’île, dans le cadre de mes fonctions de 1er vice-président", a expliqué le maire de Saint-Joseph, Patrick Lebreton.

Il accuse la Première ministre d'être venue "en misouk", une expression créole signifiant "en cachette", au cours d'une "incursion (qui) n’est destinée qu’à faire de l’image auprès des médias nationaux".

La réponse de Borne

Dans son communiqué, le maire de Saint-Joseph a développé son propos en affirmant avoir constaté "que les actes ne sont pas conformes aux discours de l’exécutif qui la veille encore, suite à la démission d’un maire, avait déclaré vouloir être plus proche, plus à l'écoute, plus respectueux des élus locaux".

Lors d'un point presse tenu dans la journée, la Première ministre a été questionnée sur les propos publiés par Patrick Lebreton. Elle a plaidé pour une simple erreur de communication.

"Le maire a été appelé par le préfet qui n’a pas eu de chance et est tombé sur son répondeur. Tout n’est pas prévu. Ce n’était pas en catimini, car nous avons rencontré des personnes sur le marché", a expliqué Élisabeth Borne, des propos relayés par La Première Réunion.

"Je regrette qu'on n'ait pas réussi à joindre le maire quand on a décidé de faire cette séquence", a-t-elle ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com