Boris Johnson et le "Partygate": Sue Gray, la fonctionnaire qui a son destin entre ses mains

Sue Gray, 64 ans, est chargée de l'enquête sur les fêtes organisées par le gouvernement alors que le pays était confiné. (Photo: Gov.uk)
Sue Gray, 64 ans, est chargée de l'enquête sur les fêtes organisées par le gouvernement alors que le pays était confiné. (Photo: Gov.uk)

ROYAUME-UNI - Vous n’avez probablement jamais entendu son nom et pourtant, elle a le destin du Royaume-Uni, ou au moins de Boris Johnson, entre ses mains. Sue Gray est chargée de l’enquête sur les fêtes organisées par le gouvernement alors que le pays était confiné à cause du Covid-19. Les conclusions de son rapport pourrait pousser le Premier ministre vers la sortie.

Boris Johnson a reconnu ce mercredi 12 janvier avoir participé à un événement organisé le 20 mai 2020 à Downing Street alors que son pays était confiné à cause du Covid-19. S’il a assuré qu’il pensait avoir assisté à une réunion de travail et s’est excusé, les faits restent intolérables pour les Britanniques et les politiques, même de son propre camp, qui appellent à sa démission. Pour sauver sa peau (au moins temporairement), le Premier ministre renvoie sans cesse à Sue Gray et à son enquête en cours.

Mais qui est-elle? Susan Gray, 64 ans, est une haut-fonctionnaire du gouvernement britannique, seconde secrétaire permanente du Cabinet Office (ministère chargé du soutien du Premier ministre et du bon fonctionnement du gouvernement). Concrètement, cela fait d’elle “la personne la plus influente dont vous n’avez jamais entendu parler”, selon une formule de la BBC qui la qualifiait comme tel dès 2015.

Avis partagé par un ancien député et ministre de l’Office Cabinet, Oliver Letwin, cité par le Guardian: “J’ai mis deux ans avant de réaliser qui gouvernait notre pays. Le Royaume-Uni est en réalité complètement dirigé par une femme nommée Sue Gray, qui est la directrice générale de l’éthique, ou quelque chose comme ça (directrice générale de propriété et de l’éthique, de 2012 à 2018, NDLR), à l’Office Cabinet. La condition pour que les choses arrivent, c’est qu’elle ait donné son accord.”

Un rapport d’enquête attendu

Selon sa fiche sur le site sur gouvernement, Sue Gray a rejoint le Cabinet Office à la fin des années 1990, après plusieurs années dans les ministères des Transports, de la Santé ou encore du Travail. Il est également précisé qu’elle a passé quelque temps en Irlande du Nord à la fin des années 1980 après avoir acheté et tenu un pub avec son mari.

En décembre dernier, l’enquête interne sur les fêtes à Downing Street, résidence du Premier ministre, lui a été confiée après la découverte de pots de départs, dîners de Noël et fêtes organisés en mai, novembre et décembre 2020. L’affaire avait préalablement été donnée au haut-fonctionnaire Simon Case, qui s’est retiré après avoir lui-même participé à un tel événement dans son propre service.

Ce n’est pas la première fois que Sue Gray enquête sur des faits survenus au sein du gouvernement. En 2017, elle est notamment responsable de l’investigation aboutissant à la démission du ministre d’État Damian Green, proche de la Première ministre d’alors, Theresa May. Celui-ci avait menti après la découverte d’images pornographiques sur son ordinateur professionnel.

Même issue pour Andrew Mitchell. Alors qu’il occupait le poste de whip (représentant qui veille à la discipline du parti) pour le gouvernement conservateur en 2017, sous David Cameron, il a insulté des policiers et a dû démissionner à l’issue d’une enquête, encore une fois, menée par Sue Gray. Boris Johnson pourrait-il connaître le même sort? Le rapport sur l’enquête n’est pas attendu avant la fin de la semaine prochaine, au plus tôt, selon le Times.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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