Frappes de représailles d'Israël sur Gaza : deux morts

Des Palestiniens se rassemblent autour d'un site touché samedi par un bombardement aérien dans le nord de Gaza. Les bombardements aériens effectués par Israël samedi sur la bande de Gaza, en représailles à des tirs de roquettes en provenance du territoire palestinien, ont fait deux morts. /Photo prise le 9 décembre 2017/REUTERS/Mohammed Salem

par Nidal al-Mughrabi

GAZA (Reuters) - Les bombardements aériens effectués par Israël samedi sur la bande de Gaza, en représailles à des tirs de roquettes en provenance du territoire palestinien, ont fait deux morts.

La tension est vive dans les territoires palestiniens trois jours après la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale de l'Etat d'Israël.

Au Caire, le ministre palestinien des Affaires étrangères a annoncé que les Palestiniens souhaitaient une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies à propos de la décision américaine, annoncée mercredi par le président Donald Trump.

Les présidents français, Emmanuel Macron, et turc, Recep Tayyip Erdogan, vont essayer de persuader les Etats-Unis de revenir sur leur décision.

Vendredi soir, au moins trois roquettes ont été tirées de la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas. La journée avait été proclamée "jour de colère" par les groupes palestiniens pour protester contre la décision des Etats-Unis, annoncée mercredi par le président Donald Trump.

Samedi, "l'armée de l'air israélienne a visé quatre positions de l'organisation terroriste Hamas dans la bande de Gaza, deux sites de fabrication de munitions, un dépôt d'armes dans un hangar et une caserne militaire", indique un communiqué.

On confirme au sein du Hamas que les deux hommes tués dans les frappes aériennes de samedi étaient membres du groupe. Le Hamas (Mouvement de la résistance islamique) a appellé les Palestiniens à maintenir la pression contre Israël.

Les manifestations de samedi dans les territoires palestiniens ont été beaucoup moins importantes que les jours précédents.

Dans la bande de Gaza, une soixantaine de jeunes Palestiniens ont jeté des pierres aux soldats israéliens de l'autre côté de la frontière. Le ministère de la Santé a fait état de dix blessés par les tirs israélien.

LIGNES ROUGES

En Cisjordanie, les Palestiniens ont mis le feu à des pneus et jeté des pierres et des cocktails Molotov sur les militaires israéliens, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes. Un manifestant a été arrêté, a annoncé l'armée israélienne.

A Jérusalem-Est, une soixantaine de personnes ont manifesté près de la vieille ville. La police paramilitaire des frontières et la police montée ont tenté de disperser la foule avec des gaz lacrymogènes. Six manifestants ont été arrêtés et deux policiers ont été blessés par des pierres, a déclaré le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld.

Vendredi, deux Palestiniens ont été tués dans des affrontements avec les troupes israéliennes à la frontière entre Israël et Gaza. Il y a eu de nombreux blessés, ainsi qu'en Cisjordanie, tandis que des milliers de personnes sont descendues dans la rue dans le monde arabo-musulman pour protester contre la décision américaine.

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a déclaré vendredi que les Etats-Unis n'étaient plus qualifiés pour parrainer le processus de paix au Proche-Orient.

Samedi, Mahmoud Abbas a fait savoir qu'il ne rencontrerait pas le vice-président américain Mike Pence lors de la visite de celui-ci dans la région dans le courant du mois.

"L'Amérique a franchi toutes les lignes rouges avec sa dernière décision sur Jérusalem", a déclaré le conseiller diplomatique de Mahmoud Abbas Majdi al Khaldi

L'église copte orthodoxe d'Egypte a elle aussi décliné une offre de rencontre avec le vice-président américain Mike Pence.

Le ministre d'Etat des Affaires étrangères des Emirats arabes unis (EAU), Anouar Gargach, a déclaré samedi que la décision de Donald Trump était une aubaine pour les radicaux.

"Ces questions sont un cadeau pour le radicalisme. Radicaux et extrémistes vont utiliser cela pour encourager le langage de la haine", a-t-il déclaré lors d'une conférence à Bahreïn.

(Gilles Trequesser et Danielle Rouquié pour le service français)