Bombardements à Gaza : Israël en colère après cette résolution à l’ONU, notamment votée par la France

Bombardements à Gaza : Israël en colère après cette résolution à l’ONU, notamment votée par la France
ANDREA RENAULT / AFP Bombardements à Gaza : Israël en colère après cette résolution à l’ONU, notamment votée par la France

POLITIQUE - Désunions à l’ONU. L’Assemblée générale des Nations unies a réclamé vendredi 27 octobre à une large majorité une « trêve humanitaire immédiate » au 21e jour de la guerre entre le Hamas et Israël. Une résolution, votée au moment où Tsahal annonce « étendre » ses opérations terrestres à Gaza, qui suscite l’ire de l’État hébreu et met en lumière des divisions, notamment chez les Occidentaux.

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Le texte, élaboré par la Jordanie au nom du groupe des 22 pays arabes, a recueilli à New York 120 votes pour, sur les 193 membres de l’ONU. Les États-Unis et Israël ont voté contre, à l’image de 12 autres pays, le Royaume-Uni s’est abstenu et l’Union européenne s’est dispersée.

Si la France, l’Espagne, ou la Belgique ont effectivement soutenu le texte pour une trêve humanitaire immédiate, l’Allemagne, l’Italie et la Finlande se sont abstenues, tandis que l’Autriche, la République tchèque et la Hongrie ont voté contre. Une désunion qui rappelle la difficulté pour les 27 d’aboutir, la veille à Bruxelles, à une déclaration commune, finalement expurgée de toute demande de trêve.

Ce que dit la résolution, et ce qu’elle ne mentionne pas

Sur le fond, le texte voté aux Nations unies vendredi « demande une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue, menant à la cessation des hostilités ». Non contraignant, il est largement centré sur la situation humanitaire à Gaza, évoquant notamment la fourniture « immédiate » d’eau, de nourriture, de carburant, d’électricité, et l’accès « sans entrave » de l’aide.

Avec cette résolution, l’Assemblée générale condamne également « tous les actes de violence dirigés contre des civils palestiniens et israéliens, notamment tous les actes de terrorisme et les attaques sans discernement ». Elle se dit aussi « vivement préoccupée par la dernière escalade de la violence depuis l’attaque du 7 octobre », mais ne mentionne pas le Hamas. C’est là que s’expliquent, pour partie, les divergences dans le vote.

Les États-Unis se sont en effet opposés à la résolution, sans surprise, après avoir dénoncé l’absence des mots « Hamas » et « otages » dans le texte. L’ambassadeur de la France aux Nations unies a lui aussi exprimé ses regrets quant au manque « d’éléments essentiels » dans le texte des pays arabes, mais en expliquant avoir voté « compte tenu de la situation humanitaire désastreuse à Gaza ».

« Rien ne peut justifier les souffrances des civils », a ainsi écrit Nicolas de Rivière sur X (Twitter) vendredi soir, regrettant cependant l’absence de « condamnation sans équivoque de l’attaque terroriste du Hamas contre Israël », et de la précision « qu’Israël a le droit de se défendre et le devoir de le faire conformément au droit international ».

Israël parle de « jour sombre pour l’ONU »

Dans ce contexte, l’ambassadeur israélien à New York Gilad Erdan a qualifié la résolution d’« infamie », évoquant « un jour sombre pour l’ONU et pour l’humanité ». Il a également promis qu’Israël, opposé à toute idée de trêve pouvant à ses yeux bénéficier aux terroristes du 7 octobre, continuerait à utiliser « tous les moyens » à sa disposition pour « débarrasser le monde du mal que représente le Hamas ».

Trois semaines après l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, l’armée de l’État hébreu accroît ses frappes sur la bande de Gaza. Tsahal, qui bombarde sans relâche le territoire où s’entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens depuis le 7 octobre, a indiqué avoir « frappé 150 cibles souterraines » dans la nuit.

Selon le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, « des centaines d’immeubles et de maisons ont été entièrement détruits et des milliers d’autres endommagés » dans les bombardements nocturnes qui, a-t-il dit à l’AFP, ont « changé le paysage » du nord de la bande de Gaza. Sur place, l’ONU dit craindre une « avalanche de souffrances humaines » alors que l’armée israélienne a annoncé « étendre » ses opérations terrestres dans l’enclave.

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