Bombardement israélien à Rafah : les condamnations se multiplient en France et à l'international

Ce lundi matin, la France, l’Italie, l’Espagne et plusieurs de leurs voisins européens ont condamné le bombardement meurtrier survenu près de Rafah, en Palestine.

Bombardement israélien à Rafah : les condamnations se multiplient en France et à l'international

Au moins 50 morts. C’est le bilan provisoire communiqué par l'ONG Action Aid après les frappes qui ont touché, ce dimanche 26 mai, un centre pour personnes déplacées près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. La présidence palestinienne dénonce un "atroce massacre" ; de son côté, Israël a indiqué avoir frappé un complexe du Hamas où opéraient "d’importants terroristes". Depuis, les condamnations pleuvent.

L’Irlande, la Norvège et l’Espagne, qui ont annoncé il y a quelques jours leur décision de reconnaître l’État de Palestine, ont immédiatement réclamé qu’Israël cesse ses frappes meurtrières contre Rafah.

"Il ne peut pas y avoir de solution militaire à ce conflit, a expliqué Michael Martin, ministre irlandais des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse. Je condamne absolument tout groupe utilisant la violence ou le terrorisme pour tenter d’éliminer l’État d’Israël ou l’État de Palestine."

"Nos trois pays demandent depuis longtemps un cessez-le-feu", rappelle son homologue espagnol, Jose Manuel Albares, en appelant à soutenir "le droit international et la charte des Nations Unies". Le ministre des Affaires étrangères norvégien a quant à lui appelé ses voisins européens à suivre leur décision vis-à-vis de la reconnaissance d’un État palestinien.

L’Italie a elle aussi condamné le drame survenu à Rafah.

"Nous sommes face à une situation toujours plus difficile où le peuple palestinien est opprimé sans tenir compte (…) des droits des hommes, femmes et enfants innocents qui n’ont rien à voir avec le Hamas. Ceci n’est plus justifiable", a déclaré le ministre de la Défense transalpin Guido Crosetto à SkyTG24.

Ce samedi 25 mai, lors d’une rencontre avec son homologue palestinien à Rome, la Première ministre italienne Giorgia Meloni réitérait son soutien à un cessez-le-feu et exhortait le Hamas à libérer les prisonniers israéliens.

La Turquie "fera tout son possible pour que les barbares rendent des comptes", affirme le président turc Recep Erdogan sur X, en désignant Israël comme un "État terroriste" et en comparant Benyamin Netanyahou à Adolf Hitler.

L’Égypte dénonce un "bombardement délibéré" d’Israël sur "des tentes de déplacés" à Rafah, ainsi qu’une "une nouvelle violation flagrante des dispositions du droit international humanitaire".

La diplomatie jordanienne voit un "acte de défi face aux arrêts de la Cour internationale de justice" et une "violation sévère" du droit international, alors que Benyamin Netanyahou est visé par une demande de mandat d’arrêt du procureur de la CPI depuis une semaine pour "crimes de guerre" à Gaza.

Ce lundi matin, l’ONG Amnesty International a par ailleurs réclamé à la Cour pénale internationale une enquête pour "crimes de guerre" concernant trois frappes aériennes sur Gaza en avril. L’association Médecins Sans Frontières s’est dite "horrifiée par cet événement meurtrier" et a elle aussi appelé à un cessez-le-feu immédiat.

Les voix se sont aussi levées dans l’Hexagone. À gauche, de nombreux députés appellent à la reconnaissance de la Palestine. Le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon évoque un "abominable massacre", le député de la Somme François Ruffin assure que "toutes les limites sont franchies par le criminel Netanyahou" tandis que le candidat aux européennes Raphaël Glucksmann demande à ce que les dirigeants européens fassent pression sur le dirigeant israélien.

François-Xavier Bellamy, candidat Les Républicains aux Européennes, a en revanche estimé ce lundi que la reconnaissance de l’État de Palestine serait "un grand danger", tout en qualifiant le bombardement "d’absolument horrible".

Ce midi, le président Emmanuel Macron s’est dit "indigné" par les frappes israéliennes et a appelé à un cessez-le-feu, après avoir affirmé qu’il n’y avait "pas de zones sûres à Rafah pour les civils palestiniens".