La Bolivie rompt ses relations diplomatiques avec Israël
Le gouvernement bolivien a annoncé ce mardi rompre ses relations diplomatiques avec Israël en raison de l'offensive dans la bande de Gaza consécutive aux attaques menées par le Hamas le 7 octobre. La Bolivie, gouvernée par le président de gauche Luis Arce, devient le premier pays latino-américain à rompre ses liens diplomatiques avec l'Etat hébreu depuis le déclenchement de la guerre. Le Chili et la Colombie ont parallèlement annoncé rappeler leurs ambassadeurs à Tel Aviv pour protester respectivement contre d'"inacceptables violations du droit humanitaire par Israël"et "le massacre du peuple palestinien".
"Condamnation de l'offensive militaire"
En réponse à la Bolivie, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères s'est fendu d'un communiqué dans lequel il a qualifié cette décision de "capitulation face au terrorisme et au régime des ayatollahs en Iran". "Le gouvernement bolivien s'aligne sur l'organisation terroriste Hamas", a-t-il ajouté.
En Bolivie, le gouvernement "a pris la décision de rompre les relations diplomatiques avec l'État d'Israël, en signe de rejet et de condamnation de l'offensive militaire israélienne agressive et disproportionnée menée dans la bande de Gaza", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Freddy Mamani, lors d'une conférence de presse.
La Secrétaire générale de la Présidence, Maria Nela Prada, a annoncé l'envoi d'aide humanitaire à l'intention de la bande de Gaza.
"Nous exigeons la fin des attaques (...) qui ont causé jusqu'à présent des milliers de morts civils et le déplacement forcé de Palestiniens", a-t-elle ajouté.
Opérations terrestres
Dans un communiqué, le Hamas a salué ce mardi l'annonce de la Bolivie, exprimant sa "grande estime" pour la décision prise, et a exhorté les pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël à en faire de même.
La guerre entre Israël et le Hamas, entrée dans son 26e jour mercredi, a été déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre depuis la bande de Gaza qu'il contrôle, faisant 1.400 morts, essentiellement des civils, et plus de 240 otages.
En représailles, l'armée israélienne bombarde sans relâche ce territoire assiégé où s'entassent 2,4 millions de Palestiniens. Et elle y conduit désormais des opérations terrestres de plus en profondes. Avant de couper les ponts, Luis Arce s'était entretenu ce lundi avec le représentant palestinien Mahmoud Elalwani.
Un précédent sous Evo Morales
La Bolivie avait déjà rompu en 2009 ses relations diplomatiques avec Israël. L'ex-président de gauche Evo Morales entendait ainsi protester contre des attaques israéliennes dans la bande de Gaza alors que La Paz reconnaît un État palestinien depuis les années 1980.
Les liens diplomatiques avaient été rétablis en novembre 2019 par un gouvernement intérimaire de droite avant que Luis Arce, alors dauphin de Evo Morales, ne remporte la présidentielle en 2020.
Evo Morales a jugé tardive la décision du gouvernement Arce, estimant qu'elle avait été prise "sous la pression populaire" et après "que le régime israélien a assassiné plus de 8.500 personnes".
Mardi au moins 50 personnes ont été tuées dans un bombardement israélien dans le camp de réfugiés de Jabaliya, au nord de la bande de Gaza, a annoncé le ministère de la Santé du Hamas.
Avant ce bombardement, le Hamas avait fait état de 8.525 morts, dont 3.542 enfants, et plus de 21.000 blessés depuis le début de la guerre. En Cisjordanie occupée, au moins 122 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, d'après le ministère de la Santé local.