Bolivie: Morales, en exil, appelle à la formation de milices armées

BOLIVIE: MORALES, EN EXIL, APPELLE À LA FORMATION DE MILICES ARMÉES

BUENOS AIRES (Reuters) - L'ancien président bolivien Evo Morales a défendu dimanche son appel à la formation de groupes armés, après qu'un enregistrement a été diffusé par la radio publique bolivienne.

Lors d'un entretien accordé à Reuters en Argentine, où il est en exil, Evo Morales a confirmé qu'il s'agissait bien de sa voix que l'on entendait dans l'enregistrement diffusé par la radio Kawsachun Coca Tropico, dans lequel il appelle à la création de milices armées "comme au Venezuela".

"En Bolivie, si les forces armées tirent sur les gens, les tuent, et bien ces derniers ont le droit d'organiser leur sécurité (...) Nous ne parlons pas d'armes, plutôt de frondes", a-t-il dit lors de cet entretien.

"A certains moments, (ces groupes) étaient appelés des milices, à d'autres moments on parlait de sécurité syndicale ou de police syndicale. Dans certaines zones, on parle de garde communale. Ce n'est pas nouveau".

Dans l'enregistrement diffusé par la radio bolivienne, Morales explique que lui et ses partisans avaient été "trop confiants" avant l'élection présidentielle d'octobre et auraient dû prévoir un "plan B".

"Si entre maintenant et dans quelques temps (...) je devais retourner (en Bolivie) ou quelqu'un d'autre rentrait, nous devons organiser comme au Venezuela des milices armées du peuple", dit l'ancien président.

Evo Morales, qui était au pouvoir depuis 2006, s'est réfugié au Mexique après avoir été contraint de démissionner le 10 novembre dernier. Il se dit victime d'un complot fomenté par Carlos Mesa, qui était son principal rival pour l'élection présidentielle du 20 octobre.

Il se trouve actuellement en Argentine où il bénéficie du statut de réfugié.

Au moins 29 personnes ont péri dans des affrontements depuis la démission de Morales.

La présidente par intérim, Jeanine Anez, qui fut vice-présidente du Sénat, a estimé que cet enregistrement montrait que "la paix, la réconciliation et la démocratie ne furent jamais des options pour lui".

Mi-décembre, le gouvernement provisoire a émis un mandat d'arrêt contre l'ancien président pour sédition et terrorisme.

(Maximilian Heath, version française Arthur Connan)