« Boléro » de Ravel : l’incroyable guerre de succession à coups de millions

Maurice Ravel en 1925, trois ans avant la création du « Boléro ».  - Credit:Auteur inconnu, Bibliothèque nationale de France
Maurice Ravel en 1925, trois ans avant la création du « Boléro ». - Credit:Auteur inconnu, Bibliothèque nationale de France

« Où vont les centaines de millions du “Boléro” », titrait Le Point le 14 juillet 2000 en consacrant sa une et un dossier à la succession rocambolesque de l'un des compositeurs français les plus connus de la musique classique. Vingt-quatre ans plus tard, alors que le film Boléro d'Anne Fontaine, en salle depuis ce 6 mars, revient sur la création du morceau en 1928 par Maurice Ravel, l'histoire n'est toujours pas finie. On aurait pu penser que l'arrivée du célébrissime crescendo dans le domaine public, le 1er mai 2016, allait clore le feuilleton, il n'en a rien été. Rembobinons.

Maurice Ravel meurt le 28 décembre 1937 à Paris d'une maladie dégénérative. Âgé de 62 ans, il n'a pas d'enfant, c'est donc son frère Édouard qui hérite de tout. En 1954, Édouard et sa femme sont victimes d'un accident de voiture sur la route de Lourdes. Ils font alors appel à un couple pour les aider. Jeanne Taverne, fabricante de boutons, mais aussi vendeuse de serins et de canaris, devient l'infirmière et la masseuse du couple. Son mari, Alexandre, ancien mineur et coiffeur, devient leur chauffeur. À la mort de la femme d'Édouard en 1956, le couple s'installe à demeure dans la maison de Saint-Jean-de-Luz.

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