Des niveaux inquiétants d'eau oxygénée mesurés dans plusieurs boissons énergisantes

Des traces d'eau oxygénée dans plusieurs marques de boissons énergisantes (Photo : Jack Taylor/Getty Images)

Une étude menée par une université australienne a mis en évidence la présence de peroxyde d’hydrogène, un agent de blanchiment considéré comme toxique et potentiellement cancérogène, dans plusieurs marques de boissons énergisantes.

Une nouvelle preuve que les boissons énergisantes présentes sur le marché français depuis une douzaine d’années sont loin d’être sans danger pour la santé. En analysant la composition des boissons de plusieurs marques différentes, des chercheurs de la Monash University (Australie) ont mis en lumière la présence de taux inquiétants de peroxyde d’hydrogène, mieux connu sous le nom usuel d’eau oxygénée.

“Nos recherches indiquent que les gens boivent du peroxyde d'hydrogène dilué lorsqu'ils consomment des boissons énergisantes, explique ainsi le professeur Louise Bennett, directrice de l’étude, dans une interview à The Examiner. Les effets à long terme (de ce produit) peuvent expliquer certaines tendances en matière de risque de cancer dans le groupe d'âge qui consomme des boissons énergisantes".

Un produit toxique pour de nombreux organismes vivants, dont l’être humain

Largement utilisé dans les domaines industriel, médical et esthétique pour ses propriétés blanchissantes, le peroxyde d’oxygène est considéré comme un produit toxique pour de nombreux organismes vivants. D’après l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), son ingestion en tant que produit brut peut provoquer des “troubles digestifs, hépatiques et rénaux”, voire la mort en fonction des doses.

“Les études disponibles ne permettent pas de conclure quant à un éventuel effet cancérogène de cette substance”, relève en revanche l’INRS dans le même rapport. En tout état de cause, et même dilué, la présence d’un tel produit dans des boissons largement consommées par les jeunes générations a de quoi inquiéter. “Nous espérons que nos recherches aboutiront à de nouvelles normes pour éviter la production de peroxyde d'hydrogène dans ces types de boissons populaires”, souligne ainsi Louise Bennett.