« Il Boemo » : Josef Myslivecek, l’idole oubliée du jeune Mozart

Il Boemo, histoire d'un compositeur méconnu admiré de Mozart, ravit l'âme, le regard autant que les oreilles !  - Credit:Donato Aquaro / Nous Films - Matilde Incerti / Photo Donato Aquaro - Mimesis Film
Il Boemo, histoire d'un compositeur méconnu admiré de Mozart, ravit l'âme, le regard autant que les oreilles ! - Credit:Donato Aquaro / Nous Films - Matilde Incerti / Photo Donato Aquaro - Mimesis Film

Connaissez-vous Josef Myslivecek ? À moins d'être musicologue de formation, ou féru de compositeurs négligés, il y a fort à parier que non. Et pourtant, « le Bohémien » (au sens de « né en Bohême ») comme on le surnommait dans l'Italie des années 1750-1760, auteur de 26 opéras et de 85 symphonies, mérite mille fois d'être mis en lumière.

Le beau film de Petr Vaclàv sorti le 21 juin, Il Boemo, vient réparer l'oubli qui s'abattit injustement sur Myslivecek dès le jour de son trépas en 1781, l'année de ses 44 ans. « Quand je l'ai découvert, grâce au chef d'orchestre Václav Luks, raconte le cinéaste, j'ai d'abord été attiré par son côté romanesque. Il aurait été de toute façon difficile de l'aborder par la musique puisqu'elle n'a jamais été vraiment enregistrée, ou très mal. Il a fallu fouiller dans les archives, retrouver les partitions, un travail passionnant. »

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Romanesque, Myslivecek l'est assurément. D'abord par son incroyable cheminement. Il naît à Prague, dans une famille de meuniers où l'on ignore tout de la musique. Une vocation d'une force remarquable et les effets de la guerre de Sept Ans qui ravage Prague le poussent à quitter son pays pour l'Italie. À Naples et à Venise, son talent éclatant lui vaut d'être fêté, notamment par l'aristocratie. Sa vie s'achève à Rome où il meurt prématurément, sans doute de la syphilis. « À l'époque, les compositeurs étaient attachés à une cour, rappelle Petr Vaclàv, alors que l [...] Lire la suite