“Bodkin”, la série de Netflix, rend-elle justice à l’Irlande ?

Oui Un savoureux mélange des genres

Quel podcasteur pourrait résister aux attraits d’un village irlandais où a eu lieu une disparition inexpliquée il y a de cela vingt-cinq ans ? La série Bodkin, diffusée par Netflix depuis le 9 mai, rassemble, dans les confins du comté de Cork, un trio mal assorti d’enquêteurs. Parmi eux : Gilbert (Will Forte), quasi-star du podcast, venu de Chicago. Il est “accompagné par Emmy (Robyn Cara), documentaliste britannique, naïve et pleine d’admiration pour lui”, précise l’Irish Independent, et de “Dove (Siobhán Cullen), qui, elle, les a rejoints à contrecœur”.

Cette dernière, journaliste du Guardian (où travaille aussi Emmy), mise sur la touche par son chef après le suicide d’une de ses sources dans une autre enquête, est d’ailleurs la véritable protagoniste. Elle est aussi irlandaise. Mais revenir au pays, surtout dans le petit village qui donne son nom à la série, n’est pas dans ses ambitions.

“C’est peu dire que Dove, personnage à peu près aussi doux qu’un manteau en peau de hérisson, n’a aucune envie de se retrouver à Bodkin.”

Son attitude change quelque peu quand il s’avère que la disparition survenue il y a un quart de siècle est un dossier moins clos qu’il n’y paraît, et qu’il y a peut-être plus d’un mystère à résoudre. Le contraste avec l’enthousiasme – parfois forcé, toujours très américain – de Gilbert donne son ton à Bodkin. La série peut aussi compter sur ses personnages secondaires. “Le casting irlandais, brillant, rassemble David Wilmot dans la peau de l’obscur Seamus, peut-être un ancien trafiquant d’armes terroriste connu sous le nom de ‘The Badger’ [le Blaireau], et Fionnula Flanagan, cheffe d’une congrégation désacralisée de bonnes sœurs organisant des retraites de yoga sur leur île.”

Pour Pat Stacey, critique télé au journal dublinois, l’ensemble est ainsi très réussi. “La série est malicieuse, drôle et proprement captivante : c’est un délicieux mélange d’absurde (intentionnel) et de sinistre, qui se nourrit de tous les clichés qu’on puisse trouver sur le trèfle irlandais pour mieux les anéantir à vigoureux coups de shillelagh [bâton de combat traditionnel].”

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