"Bluebird, Bluebird", le blues d'Attica Locke

Bluebird, Bluebird a été écrit en 2016, date à laquelle Donald Trump accède à la Maison-Blanche, sous les yeux effarés du monde entier qui pense encore que c'est un clown que l'on va facilement gérer. En réalité, c'est l'Acte 1 d'une nouvelle Amérique. Il faut venir de l'East Texas pour comprendre la portée de de la victoire du milliardaire. Il faut s'appeler Attika Locke. La région appartient à la Bible Belt. Les fondamentalistes chrétiens s'y sont épanouis. Au plus fort de la ségrégation, alors qu'ils avaient servi pour l'Oncle Sam, beaucoup d'anciens soldats noirs ont quitté en masse le Sud pour le Nord afin d'échapper aux lois Jim Crow. Certains, propriétaires de leurs terres, n'ont pas voulu quitter leurs fermes. C'est le cas de la famille de l'auteur. "La terre, ils savaient que c'était le pouvoir", a-t-elle expliqué dans un entretien avec un journal américain. Alors, ce Sud texan, elle le connait, bien, elle l'a vécu dans sa chair.

Tout reste toujours une question de couleur

Son héros, Darren appartient à l'élite, aux Texas Rangers. Il est le seul Noir dans une organisation qui ne mentionne jamais la race. Considérant que leurs membres étaient avant tout des Rangers, et non pas des hommes, des femmes, des Blancs, des Noirs... Enfin sur le papier. Parce qu'en Amérique tout reste toujours une question de couleur. Darren traverse une mauvaise passe. Séparé de sa femme, porté sur le Wild Turkey, momentanément suspendu, un peu hagard face aux choix de sa propre vie. Il com...


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