« Blue Monday », ce lundi le plus « déprimant de l’année » n’est pas qu’un mythe
LIFE - Le froid hivernal ne faiblit pas, le cyclone Belal s’abat sur l’île de la Réunion, le nouveau gouvernement provoque déjà son lot de controverses, c’est la fin des fêtes de famille, et... le week-end est fini. Les raisons pour avoir le moral dans les chaussettes ce lundi 15 janvier sont nombreuses et on aimerait bien mettre tous nos tracas sur le dos du « Blue Monday ». Ce « Lundi blues » en français, ce fameux jour décrit comme « le plus déprimant de l’année », c’est en effet pour aujourd’hui.
Mais existe-t-il vraiment un jour plus morose que les autres ? Non, ce n’est en fait qu’une hypothèse formulée en 2005 par le docteur en psychologie Cliff Arnall. Ce dernier a établi une formule qui prend en compte des facteurs tels que la météo pour déterminer le « Blue Monday ». Son étude est très vite devenue la pièce maîtresse d’une campagne publicitaire de l’agence de voyage birtannique Sky Travel visant à encourager les réservations de vacances.
Cette démonstration mathématique n’est donc qu’un stratagème marketing. Mais derrière ce mythe, se cache une dépression hivernale qui peut, elle, être bien réelle. D’après Josh Klapow, psychologue clinicien et co-animateur de l’émission de radio « The Web » , elle se caractérise généralement par un manque d’énergie et une tendance à l’irritabilité, la tristesse et l’apathie.
Différent de la « dépression saisonnière »
Le docteur Marc Leavey, spécialiste en médecine interne au Mercy Medical Center de New York, explique que « certaines [personnes] sont plus sensibles que d’autres aux changements saisonniers à l’origine de la déprime hivernale », tels que le froid et les journées plus courtes. Le docteur Klapow cite également un manque d’activité, une modification du régime alimentaire ou des habitudes en matière d’exercice physique, des problèmes financiers, un deuil subit ou des problèmes familiaux comme autant de raisons potentielles.
Cependant, il ne faut pas confondre le blues hivernal et le trouble affectif saisonnier (TAS), que l’on qualifie aussi souvent de « dépression saisonnière ». Selon le psychologue Klapow, la simple déprime est moins lourde et moins durable que le TAS, dont les symptômes peuvent inclure tristesse, irritabilité, sommeil perturbé, modifications de l’appétit, sentiment de découragement, problèmes de concentration, perte d’intérêt pour les activités habituellement appréciées et idées suicidaires.
« C’est un vrai problème de santé qui peut certes trouver sa source dans les mêmes conditions environnementales que le simple blues saisonnier, mais reste bien plus sérieux et nécessite des soins médicaux », insiste le docteur Leavey.
Après confirmation que vous ne souffrez bien que d’un coup de blues saisonnier, plusieurs stratégies toutes simples pourront vous venir en aide pour retrouver le sourire. Voici ces quelques astuces recommandées par les experts.
Faire du sport, bien manger et dormir
Sous le coup de la déprime, on peut être tenté de rester à hiberner sur le canapé. Mais pour le docteur Leavey, il est essentiel de continuer à sortir pour s’exposer au soleil... même s’il semble aux abonnés absents.
Un sommeil insuffisant ou perturbé est un important facteur de déprime, souligne le docteur Klapow, qui recommande de dormir sept à huit heures par nuit. Et sans exception. « Se reposer et retrouver un cycle de sommeil régulier a un effet réparateur qui contribue à la stabilisation de l’état émotionnel », affirme-t-il.
On rechigne bien plus à se dépenser pendant l’hiver, mais selon le docteur Klapow, l’exercice physique peut avoir un impact impressionnant sur notre énergie et notre manière d’envisager la vie. Des recherches préliminaires le confirment : une étude de la revue Pain Medicine a constaté que dix minutes d’exercice pouvaient suffire à améliorer le moral et à réduire l’anxiété.
« La nourriture que l’on privilégie a un impact sur notre énergie, notre sommeil et notre système immunitaire », avertit aussi le docteur Klapow. Une pâtisserie au petit-déjeuner ou une pause à votre fast-food préféré vous apporteront certes du réconfort sur le moment, mais une consommation régulière de ce type d’aliments risque de nuire à votre santé, et même votre santé mentale sur le long terme. Des études montrent que la restauration rapide et peu saine, comme la consommation excessive d’alcool et de sucre (notamment dans les sodas et les desserts), est associée à une vulnérabilité accrue à la dépression.
Enfin, le lien social est aussi primordial pour ne pas tomber dans la déprime. Le docteur Klapow souligne que le rapport à l’autre peut servir de bouclier contre les symptômes de la dépression, car cet échange sollicite notre esprit et nos émotions. Mais le principal conseil du médecin est de ne pas culpabiliser. « En plein blues hivernal, on peut se sentir plein d’énergie un jour et plus bas que terre le lendemain... Et c’est normal ! »
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