Toronto transformée en champ de tir: pas de couverture assassine de Maclean's!

Deux morts, 26 blessés dans une fusillade. On n’est pas à Damas ou à Kaboul, on est à Toronto. Un record. Ce n’est pas moi que le dit c’est le chef de la police de Toronto, William Blair: «Je suis flic depuis 35 ans et, de mémoire, c'est le pire incident de violence armée n'importe où en Amérique du Nord.»

Si ça continue Toronto va se placer dans le «top five» du palmarès de la violence avec armes à feu et des guerres de gang, avec Détroit, Chicago et Los Angeles. Les jeunes tueurs antillais de Toronto aiment particulièrement régler leur compte en public dans des fêtes de quartier ou dans des aires de restauration des tours du centre-ville.

Au moins le chef de police est plus lucide que le maire de Toronto, Rob Ford. Les confrontations armées ont beau se multiplier dans sa ville, il persiste à affirmer qu’il ne s’agit que d’«incidents isolés.» 

«Je ne crois pas que Toronto soit comme Détroit. Toronto est la ville la plus sécuritaire d'Amérique du Nord», dit-il. Rob Ford est tellement maladroit dans ses mensonges qu’il fait penser à Gérald Tremblay. Sa ville enregistre une augmentation de 32% du nombre de fusillades par rapport à 2011. Seize personnes ont été tuées dans les rues de Toronto depuis le début de l’année et des dizaines d’autres ont été blessées. La plupart sont des victimes innocentes atteintes par les balles perdues de tueurs, souvent drogués et assoiffés de vengeance, qui ont un mépris total pour toute vie humaine. Sauf la leur.

Vous n’avez peut-être pas remarqué que les barbouilleurs du papier de toilette imprimé appelé Maclean’s, qui défèquent sur Montréal et sur le Québec pour tout et pour rien, restent curieusement circonspects sur ce qui se passe dans leur propre ville. Pas pour demain l’article intitulé «Toronto is a disaster» de Martin Patriquin, généralement chargé par Maclean’s des jobs de bras contre Montréal et le Québec.

Les tirs nourris au pistolet automatique déciment les passants depuis plusieurs mois dans la «Ville-Reine» et on attend toujours la couverture de Maclean’s avec un titre ravageur, genre «Montréal, la ville la plus corrompue au Canada».»

Mais quand on parle de Toronto, on n’emploie pas ce genre de langage. Les lecteurs racistes et haineux torontois, qui adorent lire des textes baveux dégoulinants de mépris sur Montréal, le Québec et les Québécois, n’aimeraient pas qu’on traite leur ville de cette façon. Que voulez-vous, comme dirait Jean-Chrétien, les Anglais sont comme ça.

Pas d’articles acidulés non plus dans les médias corporatifs montréalais au sujet de ce qui se passe à Toronto. Pas de reportage révélateur à l’émission Enquête ou au Téléjournal du French Network, la 2e chaîne de la CBC sur le phénomène. Les grands patrons à Ottawa n’apprécieraient guère. Pas mieux du côté de Quebecor media (sans accent SVP) dont la majorité des quotidiens regroupés dans SUN Media sont maintenant anglophones.

On n’est pas pour ternir l’image de la plus grande ville canadienne et indisposer les lecteurs et actionnaires ontariens. On n’est pas comme ça nous Québécois. On a appris dans notre jeunesse à offrir l’autre joue.

Il reste que Toronto est une poudrière. Une minorité anglo-saxonne, blanche, riche et privilégiée domine une pyramide multiculturelle et multiethnique stratifiée en fonction de la couleur de la peau et de l’origine géographique. Les Asiatiques sont proches du sommet, juste sous les WASP. Les Afro-Antillais - dont les Jamaïcains - forment le bas de l’édifice social.

Toronto ne s’en vante pas, mais elle est la deuxième ville jamaïcaine de la planète après Kingston, la capitale du pays. Plus de 160 000 Jamaïcains s’entassent dans des concentrations de HLM délabrés répartis dans divers ghettos de la ville.

Un conseil en terminant. Si vous devez vous rendre à Toronto, à votre place je porterais un gilet pare-balles et j’éviterais de sortir après 17 heures dans les rues de la ville que ses habitants aiment qualifier de «World-class city» et que les autres Canadiens anglais surnomment «Hogtown», la ville des porcs.