L'attentat du Métropolis: réflexion sur la violence des Anglais
Un lecteur de La Presse, Jocelyn Lauzon, s’insurge dans une lettre au journal du fait que ses voisins anglophones du West Island soient incapables de reconnaître que leurs discours intolérants extrémistes à l’égard de la souveraineté ont incité Richard Bain à agir.
«Mes voisins, mes amis anglophones, des gens très bien, des gens polis et intelligents, se permettent souvent de parler de “fucking separatists”, de “fucking PQ” en ma présence, comme si c'était parfaitement normal.» Il se demande comment il se fait que ce discours d'intolérance discriminatoire usuel des Anglo-montréalais a été ignoré par la plupart des commentateurs pour expliquer la folie meurtrière de Bain.
Affirmant que ça mérite d’être dénoncé, Lauzon ne comprend pas pourquoi les élites de la communauté anglophone ne combattent pas ce discours d'intolérance et de peur. C’est pourtant facile à comprendre. Tout au long de l’histoire, et encore aujourd’hui, l’élite anglo-montréalaise est la plus fanatiquement braquée contre les aspirations de la majorité francophone.
Richard Bain, vous avez noté, était plus rusé que le westislander moyen. Il avait deux discours. Un premier, hypocrite, qu’il tenait devant ses voisins francophones et un autre avec les Anglais. À eux, il confiait qu’il était prêt à prendre les armes pour réaliser la partition du Québec et rattacher Montréal au reste du Canada dans le cas de l’indépendance.
Derrières les propos lénifiants hypocrites des porte-parole officiels et officieux de la communauté anglophone, il y a les propos violents, racistes et haineux entendus par Jocelyn Lauzon. Vous les entendez également sur les médias sociaux et les sections commentaires des journaux anglophones où les plus lâches s’expriment sous le couvert de l’anonymat.
Le message est clair. Le reste du Canada, sa colonie du West-Island et leurs alliés autochtones n’hésiteront pas un instant à avoir recours à la violence pour entraver la volonté d’affirmation nationale des Québécois.
Ce fut le cas tout au long de notre humiliante histoire. Nous la connaissons très peu. Jusqu'à récemment, elle nous a été enseignée par l’Église catholique dont le haut clergé était de connivence avec nos maîtres coloniaux britanniques pour exercer une domination partagée sur ce bon peuple d’habitants ignorants, crédules et soumis.
Maintenant des historiens «scientifiques» apatrides et bonne-ententistes ont pris la relève pour déterminer ce qui peut être dit dans les manuels. Il ne faut surtout pas parler des vieilles chicanes qui n’ont plus d’importance et qu’on ne pourra pas changer, de toute façon.
Pour mémoire, rappelons quelques-unes de ces vieilles chicanes. D’abord au sujet des «troubles de 1837-1838». Papineau n’a jamais planifié de rébellion ou de révolte. Ce sont les Anglais qui ont pris l’initiative de l’usage de la force en envoyant l’armée arrêter des Patriotes. La population de certaines régions du Québec s’est portée à leur défense. Papineau a été entraîné malgré lui dans la tourmente. D’ailleurs plutôt que de diriger à résistance, il a fui rapidement vers les États-Unis, alors que les milices du général Colborne, constituées de volontaires Anglo-montréalais, assouvissaient leur haine et leur besoin de vengeance en mettant à feu et à sang la Rive-Sud de Montréal.
Dix ans plus tard, ces mêmes Anglo-montréalais à l’instigation du journal The Gazette, qui appelait à l’extermination des Canadiens-français, ont incendié le Parlement du Canada qui siégeait dans le Vieux-Montréal pour voter des compensations pour les fermes de Rive-Sud détruites par la racaille Anglo-montréalaise.
Un pavillon de l’Hôpital Douglas de Verdun a même été nommé en honneur et mémoire du chef de pompier incendiaire Perry, qui a dirigé la destruction du parlement. Une horde hystérique d’Anglais a ensuite tenté de prendre d’assaut la maison de Louis-Hippolyte La Fontaine, dont le gouvernement avait présenté les mesures de compensations, pour le tuer. Pendant des semaines, les bandes d’anglo-montréalais ivres ont mené des ratonnades contre la population francophone de la ville.
Il y a de troublants parallèles à faire entre la mentalité des anglo-protestants d’Irlande du Nord et celle des Anglo-québécois. Même approche à la fois hautaine et craintive des deux peuples soumis par les armes. Vous allez dire que j’exagère. Lisez l’histoire des orangistes au Canada et en Irlande.
Plus près de nous rappelez-vous les vociférations hargneuses des meetings du West-Island lors du référendum de 1995 où des chroniqueurs du National Post, bavant de mépris envers les Québécois, étaient applaudis à tout rompre alors qu’ils proféraient des menaces de violences partitionnistes. L’odieuse Diane Francis grognait que les Anglais devaient traiter les Québécois comme Israël traite les Palestiniens. Elle proposait de les rassembler dans de espèces de Bantoustans, loin des centres névralgiques du Québec réservés aux Anglais.