Blinken de nouveau au Proche-Orient pour convaincre Israël et le Hamas d'accepter un cessez-le-feu
Nouveau coup de pression sur Israël et le Hamas pour accepter une proposition de cessez-le-feu approuvée lundi par le Conseil de sécurité de l'ONU. Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est de nouveau rendu au Proche-Orient pour accélérer les négociations.
Lundi, l'émissaire de Joe Biden a rencontré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant après des entretiens au Caire avec le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi.
Le département d'Etat américain a fait savoir que "les États-Unis et les autres dirigeants du monde soutiendront la proposition globale présentée par le président Biden qui conduirait à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération de tous les otages et à une augmentation significative et soutenue de l’aide humanitaire à distribuer dans tout le territoire" de Gaza.
Après l'adoption d'une résolution soutenant ce projet par le Conseil de sécurité de l'ONU, le Hamas a déclaré qu'il saluait cette décision et était prêt à travailler avec des médiateurs pour la mettre en œuvre. Pour autant, le groupe militant n'a toujours pas répondu formellement à la proposition qu'il a reçue il y a dix jours.
"Je sais qu’il y a ceux qui sont pessimistes quant aux perspectives", a déclaré Antony Blinken aux journalistes avant de quitter le Caire pour Israël, la Jordanie et le Qatar. "C'est compréhensible. Le Hamas continue de faire preuve d’un cynisme extraordinaire dans ses actions, d’un désintérêt non seulement pour le bien-être et la sécurité des Israéliens, mais aussi des Palestiniens."
Le pessimisme s'est encore accentué ce week-end après la libération de quatre otages israéliens lors d'une vaste opération militaire qui aurait entraîné la mort de 274 civils palestiniens selon les autorités sanitaires contrôlées par le Hamas.
Lors de ses entretiens avec le président égyptien Al-Sissi, le chef de la diplomatie américaine a également discuté des plans de gouvernance et de reconstruction post-conflit à Gaza. Netanyahu et son gouvernement ont résisté aux appels en faveur d’un plan "du lendemain" qui empêcherait Israël d’avoir une certaine forme de présence sécuritaire sur le territoire. Blinken a indiqué qu’il exhorterait Israël à proposer des alternatives acceptables. "Ce serait très bien si Israël présentait ses propres idées à ce sujet, et j’en parlerai au gouvernement", a déclaré Blinken. "Mais d’une manière ou d’une autre, nous devons avoir ces plans, nous devons les mettre en place, nous devons être prêts à partir si nous voulons profiter d’un cessez-le-feu."
Que prévoit le plan de paix actuellement en discussion ?
Le plan en trois phases prévoit la libération d'un plus grand nombre d'otages et une pause temporaire dans les hostilités qui durera aussi longtemps qu'il faudra pour négocier la deuxième phase, qui vise à amener la libération de tous les otages.
Ce plan prévoit un "retrait complet des forces israéliennes de Gaza" et "une fin permanente des hostilités".
La troisième phase appelle à la reconstruction à Gaza. Bien que l’accord ait été décrit comme une initiative israélienne et que des milliers d’Israéliens aient manifesté leur soutien, Benjamin Netanyahu s’est montré sceptique, affirmant que ce qui a été présenté publiquement n’est pas exact et qu’Israël est toujours déterminé à détruire le Hamas. Les alliés d'extrême droite de Netanyahu ont menacé de faire tomber son gouvernement s'il mettait en œuvre ce plan.
Benny Gantz, un centriste populaire, a d'ailleurs démissionné dimanche du Cabinet de guerre pour forcer le chef du gouvernement israélien à accepter ce plan. Il est prévu que le secrétaire d'Etat américain le rencontre de nouveau ainsi que le chef de l’opposition israélienne Yair Lapid.
La guerre à Gaza aurait tué plus de 37 120 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza, un comptage qui ne fait pas de différence entre civils et combattants du Hamas. Le conflit armé a gravement entravé l'acheminement de nourriture, de médicaments vers les Palestiniens de Gaza. Les agences des Nations unies affirment que plus d'un million de personnes sur le territoire pourraient connaître le niveau de famine le plus élevé d'ici la mi-juillet.