"Black is King", l'album visuel dans lequel Beyoncé rend hommage à l'héritage africain

Beyoncé dans
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C'était l'événement (pop) culturel de cette fin de semaine. Vendredi, Disney+ a dévoilé Black is King, un long-métrage très attendu des fans de Beyoncé. La super-star américaine signe la réalisation du film, qui accompagne son album The Lion King: The Gift, sorti l'an dernier.

Le disque, inspiré du remake de Disney Le Roi Lion (dans lequel Beyoncé prêtait sa voix à Nala), résonnait comme un hommage à la culture africaine et à son héritage au sein de la communauté afro-américaine. Black Is King est son pendant visuel, et remplit la même mission. Ce conte reprend le thème du Roi Lion, en mettant en scène un jeune garçon engagé dans un parcours initiatique. Beyoncé en a fait un ambitieux projet esthétique, salué par la critique.

Avalanche de stars

Les chansons de l'album y apparaissent, notamment Already, Brown Skin Girl, Mood 4 Eva et My Power. Beyoncé a convié de nombreuses célébrités: la top model Naomi Campbell, Tina Knowles-Lawson, mère de Beyoncé, l'actrice oscarisée Lupita Nyong’o mais aussi l'ancienne Destiny's Child Kelly Rowland, Pharrell Williams et Jay-Z, qui apparaissaient déjà dans la bande-annonce.

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Comme le rapporte l'AFP, Beyoncé a collaboré avec la chanteuse nigériane Yemi Alade, la Sud-Africaine Busiswa ou l'artiste ghanéen Shatta Wale, qui sont ici beaucoup plus visibles que sur l'album, dominé par les vedettes américaines.

Conjoncture particulière

La caractère engagé de Black is King a tout de suite été mis en avant par Disney: "Ce film est une histoire à travers les siècles pour instruire et reconstruire notre présent (...) une histoire sur la façon dont des personnes mises de côté et brisées représentent un extraordinaire cadeau et une proposition pour l'avenir" expliquait l'entreprise dans un communiqué cité par le site américain JustJared en juin dernier.

Le contexte dans lequel sort le film lui offre une résonance particulière; ces derniers mois, l'Amérique a connu une résurgence du mouvement Black Lives Matter après la mort de George Floyd, un afro-américian de 46 ans mort aux mains de la police le 25 mai dernier. Partout aux États-Unis, des manifestations ont eu lieu pour lutter contre le racisme et les violences policières à l'encontre de la communauté noire. L'interprète de Crazy In Love avait elle aussi pris la parole:

"Nous avons tous été témoins de son meurtre en plein jour. Nous sommes brisés, et écoeurés. Nous ne pouvons pas normaliser cette douleur", avait-elle déclaré.

Saluée... et critiquée

La presse américaine se confond en louanges pour les images splendides de Black is King et son message politique. L'AFP compile certaines des critiques les plus élogieuses: IndieWire rend hommage à un film "saturé d'effets visuels époustouflants", le Hollywood Reporter le décrit comme "une présentation parfois pénétrante d'artistes africains dont le travail se mélange brillamment avec celui d'Américains qui ont des racines sur le continent".

Mais l'agence de presse note également des reproches formulés par certains spectateurs, qui regrettent une vision déformée et amalgamée de l'Afrique. Ils dénoncent une "wakandafication" opérée par la chanteuse, référence au Wakanda, royaume imaginaire situé en Afrique où se déroule le film Black Panther. "Quelqu'un peut-il dire à Beyoncé que l'Afrique n'a pas qu'une culture et que nous sommes des gens normaux?", a tweeté Kaye Vuitton, un Nigérian.

Article original publié sur BFMTV.com