Birmanie : le marathon judiciaire d'Aung San Suu Kyi continue dans une indifférence quasi générale

Entre deux périodes de confinement, Nay, chauffeur de taxi, passe ses journées au volant de sa voiture à chercher des bouteilles d'oxygène pour ses voisins malades. Pour ce père de famille, le procès d'Aung San Suu Kyi est passé au second plan. "J'ai arrêté de m'y intéresser, reconnaît-il. D'ailleurs, on ne parle que du Covid-19 dans les médias." Le procès de celle que les ­Birmans surnomment "Mère Suu" s'est officiellement ouvert dans un tribunal de la capitale, ­Naypyidaw, le 14 juin, dans une indifférence quasi générale. Le pays est en effet confronté à une crise sanitaire d'ampleur avec la recrudescence soudaine des cas de Covid-19 et le procès est considéré comme une farce par la population.

La lauréate du prix Nobel de la paix 1991 pour son long combat contre les anciennes dictatures militaires, Aung San Suu Kyi, est en résidence surveillée depuis son arrestation lors du coup d'État du 1er février.

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Une série de courtes audiences organisées sur plusieurs mois a permis à la junte d'allonger progressivement la liste d'accusations contre la dirigeante. Aujourd'hui, cette liste compte l'importation et la possession illégale de talkies-walkies, l'incitation à la violence, le non-respect des règles de protection contre le Covid-19 pendant sa campagne électorale, la violation de secrets d'État, l'acceptation de plus d'un demi-million de dollars et une dizaine de kilos d'or d...


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