Birmanie: L'Onu veut une pression internationale pour faire échouer le putsch

BIRMANIE: L'ONU VEUT UNE PRESSION INTERNATIONALE POUR FAIRE ÉCHOUER LE PUTSCH

par Michelle Nichols

NEW YORK (Reuters) - Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a promis mercredi de mobiliser suffisamment la communauté internationale pour qu'elle fasse pression sur l'armée birmane afin de s'assurer "que ce coup d'Etat échoue", alors que le Conseil de sécurité tentait de s'accorder sur un communiqué.

L'armée a pris le pouvoir lundi en Birmanie lors d'un putsch contre le gouvernement démocratiquement élu d'Aung San Suu Kyi, laquelle a été arrêtée, en dénonçant une fraude électorale lors des législatives de l'an dernier et en décrétant l'état d'urgence pour un an.

Aung San Suu Kyi, dont la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) a remporté massivement le scrutin de novembre, a été inculpée pour infraction à la législation en vigueur sur les importations.

Ce coup d'Etat a été condamné par la communauté internationale, les Etats-Unis ayant notamment fait savoir qu'ils étudiaient la possibilité de rétablir des sanctions contre la Birmanie.

"Nous ferons tout notre possible pour mobiliser tous les acteurs majeurs et la communauté internationale afin de mettre suffisamment de pression sur la Birmanie pour nous assurer que ce putsch échoue", a déclaré Antonio Guterres dans un entretien diffusé par le Washington Post.

"Cela est absolument inacceptable après des élections - qui se sont déroulées normalement, je crois - et après une large période de transition" démocratique, a-t-il ajouté.

Un projet de communiqué soumis pour discussion par la Grande-Bretagne aux 15 membres du Conseil de sécurité de l'Onu condamne le coup d'Etat et appelle l'armée birmane à respecter la règle de droit et les droits humains et à libérer immédiatement les personnes qu'elle a emprisonnées.

D'après des diplomates, il est probable que la formulation du communiqué sera adoucie afin de s'assurer du soutien de la Chine et de la Russie, qui protègent traditionnellement la Birmanie devant le Conseil de sécurité, alors qu'un consensus est nécessaire pour la publication de communiqués de ce type.

"Nous poursuivons les discussions sur les prochaines étapes pour le Conseil à propos de la Birmanie, et les homologues du Conseil sont convenus qu'il est important pour nous de nous exprimer d'une seule voix sur la question", a déclaré aux journalistes l'ambassadrice britannique à l'Onu, Barbara Woodward, qui préside en février le Conseil de sécurité.

Antonio Guterres a déclaré qu'Aung San Suu Kyi pouvait, tout au plus, être accusée d'avoir été "trop proche de l'armée birmane, d'avoir trop protégé l'armée, notamment par rapport à ce qui s'est passé avec l'offensive dramatique de l'armée contre les Rohingya".

(version française Jean Terzian)