Birmanie, au cœur des ténèbres : les coulisses de notre reportage exclusif

Pendant plus de deux semaines, « Le Point » a suivi le quotidien de résistants karennis, dans l'est de la Birmanie.   - Credit:BRENNAN O'CONNOR POUR « LE POINT »
Pendant plus de deux semaines, « Le Point » a suivi le quotidien de résistants karennis, dans l'est de la Birmanie. - Credit:BRENNAN O'CONNOR POUR « LE POINT »

C'est le véritable héros qui ne figurera dans aucun des articles de cette série sur la Birmanie. Sans lui, elle n'aurait pas été possible. Pour protéger sa sécurité, il est impossible de révéler son nom, ou même des détails qui permettraient de l'identifier. Ce « fixer », selon le terme consacré dans la profession, a concrétisé ce reportage de plus de deux semaines dans un pays devenu quasi impénétrable aux journalistes étrangers.

Il a d'abord permis de pénétrer loin à l'intérieur de l'État karenni – aussi appelé Kayah –, petite région de l'est de la Birmanie peuplée par la minorité ethnique du même nom. Il a fallu franchir discrètement les obstacles, contourner les barrages, traverser un fleuve en pirogue, une rivière à gué, des jungles, des montagnes, des villages désertés, et des routes en pleine ligne de front, pour arriver dans l'enclave karennie, le petit royaume que se sont taillé les jeunes résistants autour de la ville de Demoso. Ce précieux guide est aussi parvenu à convaincre leurs chefs de fournir les autorisations nécessaires, et les civils de livrer leurs témoignages malgré le risque de représailles.

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