Biopiraterie : comment mettre fin au pillage des ressources génétiques ? Les négociations internationales commencent

A Montréal en août et en Colombie en octobre, les négociateurs de la Convention sur la diversité biologique vont tenter de trouver une solution pour que les bénéfices tirés des ressources génétiques soient partagés de façon juste et équitable.

Le 30 juin 2024, la Convention onusienne sur la diversité biologique (CDB) a envoyé aux 140 membres ayant ratifié le Protocole de Nagoya une proposition d’accord sur le partage des bénéfices issus de l’information de séquençage numérique.

Reconnaître l’apport des peuples autochtones et communautés locales

Derrière cette introduction absconse se cache l’un des débats les plus essentiels pour l’humanité : les milliers de milliards de dollars de revenus tirés de la création de médicaments, produits cosmétiques, substances industrielles, semences agricoles provenant de plantes, d’animaux ou de microorganismes doivent-il être partagés avec ceux qui les protègent ? Faut-il récompenser en les rémunérant ceux qui ont conservé leur habitat naturel ou ont révélé une action bénéfique en l’utilisant dans leur pharmacopée traditionnelle ? Débat à fort relents post-colonialistes : le savoir technique est dans les pays développés, au nord, le réservoir de biodiversité le plus riche et les connaissances associées des peuples autochtones et populations locales sont au Sud. Ceux-ci accusent ceux-là d’ignorer l’apport de ces populations et de les exploiter. De pratiquer la "biopiraterie".

La CDB propose de reconnaître l’apport des peuples autochtones et communautés locales. Toutes les molécules naturelles utilisées par les chercheurs et les industriels doivent faire l’objet d’une ponction sur les bénéfices. Si la substance est vendue sur le marché, c’est au consommateur de payer. Si elle est utilisée par un industriel, ce sera à lui de verser une contribution en proportion des bénéfices générés.

La nouveauté, c’est que toutes les sources sont considérées : la traditionnelle recherche d’échantillons de plantes directement dans les milieux naturels, la non moins traditionnelle étude des grandes collections des Muséums dans le monde, mais aussi et surtout l’exploitation des banques de données numériques qui compilent désormais les séquences génétiques. Les deux co-présidents de la négoci[...]

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