Billie Eilish, Chappell Roan, Muna… : la pop lesbienne ne mâche plus ses mots

Billie Eilish, St Vincent, Young Miko, Victoria Monét, Chappell Roan, Muna… La pop lesbienne occupe le devant de la scène.

Et elle le fait avec des textes sexuellement très explicites, analyse le quotidien britannique The Guardian.

“‘Je pourrais manger cette fille pour le déjeuner / Ouais, elle danse sur ma langue, son goût me fait dire qu’elle pourrait être la bonne.’ Ainsi court le refrain de l’une des plus grandes chansons pop de l’année, ‘Lunch’ de Billie Eilish, relève la journaliste Charis McGowan.

L’Américaine “est la dernière star à se joindre à une foule d’autres chantant sur l’amour lesbien, avec des paroles pleines de langues, de touchers, de cuisses et de goût”.

Le Guardian a interrogé une demi-douzaine d’artistes actives dans le renouveau de cette scène. Qui toutes s’en félicitent, comme l’Australienne Peach PRC.

“C’est génial qu’on assiste à une renaissance de la pop lesbienne. Elle a toujours été marquée par des autrices-compositrices. Une musique qui me plaît mais je veux aussi bouger mes fesses en club sur des chansons qui parlent de filles.”

Pour le quotidien britannique, 2018 a été l’année charnière dans la lente reconquête par les artistes queers du discours sans fard sur la sexualité entre femmes.

Il rappelle la sortie cette année-là du “résolument yonique [l’équivalent féminin de phallique] ‘Pynk’” de Janelle Monáe, dont le clip avait marqué les esprits “avec ses costumes en forme de vulve”. Mais aussi celles d’“Expectations” de Hayley Kiyoko ou de “Pussy Is God” de King Princess.

King Princess, justement, recontextualise pour le Guardian. C’était “un paysage très différent” de celui d’aujourd’hui : “Il n’y avait pas des masses de filles prêtes à parler de chatte.”

À tel point que la chanteuse américaine “redoutait que le public juge [son single ‘Pussy Is God’] inapproprié”.

Elles sont nombreuses à explorer l’érotisme lesbien, “entre désir et luxure”, souligne le quotidien britannique, avec des paroles tout à fait claires.

Il évoque notamment l’Australienne Fletcher, que 10 000 personnes ont applaudie à Londres en mai, et son tube “Cherry” (“Je meurs d’envie de voir si elle est bien réelle / Si elle est douce / Si elle a un goût de cerise”) ou Kehlani (“Tangerine”).

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