Bilan diététique, suivi psychologique... Avec "Retrouve ton cap", la Sécu s'attaque à l'obésité infantile

Bilan diététique, suivi psychologique... Avec "Retrouve ton cap", la Sécu s'attaque à l'obésité infantile

Bilan diététique, suivi nutritionnel ou encore suivi psychologique... L'Assurance Maladie a lancé "Retrouve ton cap", un dispositif pour les enfants de 3 à 12 en surpoids ou en obésité, qui pourront bénéficier d'une prise en charge totale, sans avance de frais par la famille ni dépassement d’honoraire.

En France, 17% des 6-17 ans sont en surpoids et 4% d'entre eux sont même atteints d'obésité. Pour prévenir le surpoids et l'obésité infantile, devenue un problème majeur de santé publique, les enfants concernés et âgés de 3 à 12 ans pourront désormais bénéficier d'un suivi.

Les enfants en surpoids ou en obésité non complexe (dont l'IMC se situe entre 25 et 30) bénéficieront, sur une période de deux ans, d'un bilan diététique, psychologique et d'un bilan sur leur activité physique. Au cours de cette période, jusqu'à six séances de suivi nutritionnel et/ou psychologique, renouvelables deux fois, sont possibles.

"La prise en charge est prescrite par le médecin de l’enfant", précise l'Assurance Maladie, puis le suivi sera assuré par une des 260 structures référencées (maisons ou centres de santé), dont la liste est actualisée tous les mois sur le site ameli.fr.

Ne pas imposer un régime alimentaire

"Le surpoids et l’obésité constituent des facteurs de risque avérés pour un certain nombre de maladies, dont les maladies cardiovasculaires, le cancer et le diabète", écrit l'Assurance Maladie.

L’objectif du dispositif est d’aider à la fois l'enfant et sa famille à améliorer les habitudes de vie qui ont une incidence sur la santé, par exemple sur l'alimentation, la pratique physique régulière, le sommeil ou encore l'exposition aux écrans.
"Il ne s’agit pas d’imposer à l’enfant un régime alimentaire pour perdre du poids, d’ailleurs jugé inefficace et parfois dangereux, mais d’en prendre moins rapidement, ce qui lui permettra de s’affiner pendant que sa croissance se poursuit", ajoute l'Assurance Maladie.

"En réalité l’obésité est génétique, il faut lutter contre sa nature (...), contre une faim permanente et c’est ça qui est difficile, explique sur BFMTV Patrick Tounian, chef du service pédiatrique de l'hôpital Trousseau.

"On croit qu'un enfant est gros parce qu’il mange trop de fast-food, parce qu’il ne fait pas assez de sport, parce que ses parents sont laxistes… On a une image très culpabilisante et c’est ce regard que j’aimerais qu’on change", poursuit-il.

Trois ans d'expérimentation

Ce dispositif est lancé après avoir fait l'objet d'une expérimentation sur trois ans en Seine-Saint-Denis, à La Réunion et dans le Nord-Pas-de-Calais. 2086 enfants ont été inclus dans l’expérimentation dans près de 50 structures.

La majorité des enfants inclus était des filles (60%) et la moyenne d’âge se situait entre 6 et 7 ans. 70% des enfants inclus étaient déjà en situation d’obésité au moment de l’inclusion.

Un enfant sur deux a vu sa situation s'améliorer à l'issue de ce suivi et 82% des enfants ont réussi à changer au moins une habitude de vie: 55% des enfants mangent moins souvent entre les 4 principaux repas, 43% mangent plus souvent des fruits et des légumes, 44% prennent moins souvent des boissons sucrées à l’occasion des repas.

Surtout, l'expérimentation a révélé que dans 9 cas sur 10 les enfants en situation de surpoids ou d’obésité accédaient pour la première fois à une prise en charge de leur problème.

Article original publié sur BFMTV.com