Le BIFFF s’exprime après la projection du film « Love Lies Bleeding », qui a viré au défouloir homophobe

Le thriller de la réalisatrice Rose Glass avec Kristen Stewart était présenté à Bruxelles samedi dernier. Mais la séance a été marquée par des propos homophobes et lesbophobes.

Homophobie, toxicité et violence. Voilà comment résumer la séance cauchemardesque qui s’est déroulée samedi 13 avril lors de la projection en avant-première à Bruxelles du film Love Lies Bleeding, mettant notamment à l’honneur l’actrice Kristen Stewart. Plusieurs jours après les événements, le BIFFF (Brussels International Fantastic Film Festival) sort enfin du silence.

Il aura donc fallu attendre cinq jours et ce mercredi 17 avril pour que l’organisation du festival belge finisse par s’exprimer sur cette séance émaillée d’insultes misogynes et lesbophobes qui ont conduit de nombreuses spectatrices (mais aussi spectateurs) à quitter la salle, traumatisées par les conditions de cette séance qui réunissait un « millier de personnes ».

Il faut dire que le festival belge traîne depuis longtemps la réputation de séances bruyantes et vivantes lors de la découverte des films. Sauf que ce soir-là, certains spectateurs mal intentionnés s’en sont pris à la communauté LGBT présente en nombre pour découvrir ce thriller de la réalisatrice Rose Glass, « très attendu, surtout par la communauté LGBTQIA+ », comme le souligne d’emblée le festival belge.

« Des propos homophobes et lesbophobes ont été tenus par quelques spectateurs et ont suscité de fortes réactions émotionnelles par les membres de la communauté LGBTQIA+ », reconnaissent ensuite les organisateurs, dans un message posté sur X évoquant une « séance compliquée ».

Reconnaissant volontiers des « codes spécifiques » aux séances du BIFFF, « connu mondialement pour son public très expressif », le festival tient toutefois à condamner ces excès « inacceptables » qui ont d’ailleurs conduit à des « réactions de violence physiques isolées tout autant intolérables ».

Applaudissements lors d’une scène de viol

Dans la suite de son message, le festival bruxellois explique que les spectateurs qui ont quitté la salle ont demandé « l’arrêt immédiat » de la séance, car ni les bénévoles, ni la sécurité n’ont été prévenus assez tôt des incidents dans la salle de projection. Ce qui a finalement conduit à l’intervention de la police pour éviter une confrontation entre les spectateurs outrés et ceux à l’origine des propos offensants.

Au regard des événements, le BIFFF affirme avoir été « marqué de façon viscérale », comme toutes les personnes concernées. Et affirme avoir recueilli un maximum de témoignages pour « avoir une vue globale de cet incident ». Le but étant d’éviter une situation similaire à l’avenir.

Le BIFFF assure à ce titre que de nouvelles mesures seront mises en place. Parmi elles, le rappel des règles élémentaires de respect, de partage, et de sécurité avant chaque séance. La moindre des choses quand on sait que de nombreuses personnes présentes ont remis en cause la gestion de cette crise par les organisateurs du festival.

Comme le rapportent plusieurs médias, dont Variety, les nombreuses spectatrices venues découvrir le nouveau film avec Kristen Stewart en vedette ont été initialement surprises de voir entrer un nombre important d’hommes lançant des « commentaires glaçants » ou applaudissant lors d’une scène de viol présente dans le long-métrage.

En réaction, le distributeur du film, Searchers, avait imposé au festival de prendre des mesures urgentes pour « prévenir toute manifestation de discrimination ». Searchers avait également annulé la présence de ses autres films programmés lors de cette édition.

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