Biennale de Venise : Rome refuse l’exclusion d’Israël, réclamée par des milliers d’artistes

Des milliers d’artistes, architectes et conservateurs appellent à exclure Israël de l’édition 2024, mais le ministre de la Culture italien s’y oppose (image d’illustration).
VINCENZO PINTO / AFP Des milliers d’artistes, architectes et conservateurs appellent à exclure Israël de l’édition 2024, mais le ministre de la Culture italien s’y oppose (image d’illustration).

CULTURE - Fin de non-recevoir. Le ministre italien de la Culture a condamné ce mardi 27 février une lettre ouverte signée par des milliers d’artistes, d’architectes et de conservateurs appelant la Biennale d’art de Venise à exclure Israël de l’édition 2024.

La Berlinale accusée d’antisémitisme après que des artistes ont dénoncé les « massacres » à Gaza

Le collectif à l’origine de la lettre, l’« Alliance Art Non Genocide » (ANGA), invoque la décision prise il y a deux ans par la Biennale – l’une des principales institutions culturelles italiennes – d’interdire toute personne liée au gouvernement russe en signe de protestation contre l’invasion de l’Ukraine.

« La Biennale est restée silencieuse sur les atrocités commises par Israël contre les Palestiniens. Nous sommes consternés par ce deux poids deux mesures », indique la lettre, signée par plus de 12 500 personnes, selon ANGA. « Toute représentation officielle d’Israël sur la scène culturelle internationale est une approbation de ses politiques et du génocide à Gaza », ajoute la lettre.

« Menace la liberté de pensée et de création »

Le ministre italien de la Culture, Gennaro Sangiuliano, a condamné dans un communiqué cette lettre « inacceptable » et « honteuse » qui « menace la liberté de pensée et de création ».

« Israël a non seulement le droit d’exprimer son art, mais il a le devoir de témoigner à son propre peuple au moment où celui-ci a été durement frappé par surprise par des terroristes sans pitié », a poursuivi le ministre.

La Biennale, qui se déroulera du 20 avril au 24 novembre, « sera toujours un espace de liberté, de rencontres, et de dialogue et non pas un espace de censure et d’intolérance », affirme Gennaro Sangiuliano.

La guerre entre Israël et le Hamas a perturbé d’autres événements culturels ces dernières semaines. La Berlinale a notamment été accusée de promouvoir l’antisémitisme après que des réalisateurs ont condamné les « massacres » à Gaza. De son côté, Israël menace de se retirer du concours de l’Eurovision si sa chanson choisie, aux tonalités politiques, est interdite.

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