Les dix choses à voir (absolument) à la Biennale de Venise

Une performance organisée à l’Arsenal par l’artiste mexicaine Barbara Sanchez-Kane, parodiant une parade militaire (« Escolta de Bandera »). - Credit:Marco Zorzanello
Une performance organisée à l’Arsenal par l’artiste mexicaine Barbara Sanchez-Kane, parodiant une parade militaire (« Escolta de Bandera »). - Credit:Marco Zorzanello

Le pape ira en prison. C'est, ce jour-là, la folle rumeur à Venise. En prison, oui, pour visiter le pavillon que le Saint-Siège inaugure à la Biennale d'art. À participation exceptionnelle (trois fois seulement depuis 1895), lieu exceptionnel : c'est la prison pour femmes, toujours en activité, sur l'île de la Giudecca, qui a été choisie, sur une proposition de Bruno Racine, chargé de cette délicate mission par l'émissaire du Vatican. Le cardinal-poète portugais José Tolentino de Mendonça, préfet du dicastère pour la Culture et l'Éducation, est venu personnellement trouver dans la Sérénissime, en septembre dernier, le directeur du Palazzo Grassi et de la Punta della Dogana (les deux hauts lieux de l'art contemporain à Venise de François Pinault, propriétaire du Point). « Le pape voit les artistes comme la conscience critique de la société. Il a la volonté de rétablir un dialogue qui s'est défait entre eux et l'Église, confie Bruno Racine, co-commissaire du pavillon avec Chiara Parisi. Il sait aussi qu'avec leur langage, leur indépendance, ils peuvent contribuer à faire avancer des causes qui lui sont chères, comme la défense des plus démunis. »

Une grande fresque peinte sur la façade de l'église de cet ancien couvent annonce la couleur : du noir et du blanc pour deux pieds gigantesques offrant leurs plantes démesurées comme ceux du personnage peint par Mantegna pour La Lamentation sur le Christ mort, auquel l'artiste, Maurizio Cattelan, fait référence. Entr [...] Lire la suite