Biennale de Venise : pourquoi un lancement en Martinique ?

Julien Creuzet, lundi 5 février, au Diamant, en Martinique.  - Credit:DR
Julien Creuzet, lundi 5 février, au Diamant, en Martinique. - Credit:DR

« Merci d'avoir traversé l'océan jusqu'ici », dit l'artiste, assis en tailleur, dans l'herbe, au pied du mémorial de l'esclavage du Cap 110, face à la mer, au Diamant, en Martinique, l'île où il a grandi. À qui s'adresse donc Julien Creuzet, 37 ans, à qui la France a confié son pavillon à la Biennale de Venise 2024  ? À tous ceux qui ont fait le voyage ce lundi 5 février, avec l'Institut français, opérateur du pavillon, jusqu'en Martinique, pour assister au lancement de ce qui s'avère à plusieurs titres une grande première.

D'abord parce qu'un artiste « ultramarin » représente la création contemporaine nationale, ensuite parce que jamais jusqu'alors, une conférence de presse pour le pavillon français ne s'était tenue hors de l'Hexagone. Enfin, parce que Julien Creuzet est le premier résident du Édouard Glissant Art Fund, lancé au même moment, et qu'il habite, avec ses deux commissaires, la maison du poète martiniquais (1928-2011) labellisée « maison des illustres » par le ministère de la Culture et « maison des écrivains » par la collectivité territoriale (CTM).

Immersion martiniquaise

Le penseur du Tout-Monde inspire le travail de l'artiste au point qu'il a tenu à présenter son projet, le mardi 6 février, depuis le jardin de cette maison créole, conférence retransmise en direct sur le site de l'Institut français (replay ici) sous le signe du partage qui lui est cher. Les deux commissaires qu'il a choisies pour le pavillon ont elles-mêmes eu leur temps d'imm [...] Lire la suite