La Biennale de São Paulo, “une réponse de l’art aux nouveaux fascismes”

Jamais la Biennale d’art contemporain de São Paulo n’avait accueilli autant d’artistes de l’hémisphère Sud que cette année, signale El País. Avec “80 % de noms non blancs sur un total de 121 exposants”, cette 35e édition veut mettre en avant des œuvres et des discours provenant de populations longtemps marginalisées dans le monde de l’art, notamment les personnes noires et autochtones. L’événement veut ainsi répondre à la montée des mouvements xénophobes dans le monde, relate la presse espagnole et brésilienne.

Visible jusqu’au 10 décembre, cette édition est intitulée “Chorégraphies de l’impossible”, relève O Estado de São Paulo. Ce grand quotidien de la ville consacre sa une du 6 septembre à l’événement, titrant que ce dernier “mise sur la diversité”.

La une du quotidien “O Estado de São Paulo” datée du 6 septembre 2023.. Une du « O Estado de S. Paulo » du 6 septembre 2023.
La une du quotidien “O Estado de São Paulo” datée du 6 septembre 2023.. Une du « O Estado de S. Paulo » du 6 septembre 2023.

Une diversité visible chez les commissaires mêmes : les Brésiliens Diane Lima et Hélio Menezes, ainsi que la Portugaise Grada Kilomba, tous trois afrodescendants, ont travaillé de façon collégiale avec l’Espagnol Manuel Borja-Villel.

Une curation collective

Interrogé par O Estado de São Paulo, José Olympio da Veiga Pereira, président de la fondation organisatrice, explique ce choix de recourir à quatre curateurs et curatrices dans un nouveau format : “Sur le fond, nous avons fait le pari que ce groupe hétérogène d’individus qui n’avaient jamais travaillé ensemble, qui allaient le faire sur un pied d’égalité, serait capable de mener à bien la proposition qu’ils nous avaient faite.”

Le risque a payé, constate le quotidien brésilien, avec “une Biennale plus diverse, et pas seulement parce qu’elle met en avant des créateurs noirs et autochtones ou parce qu’elle fait une place à des collectifs méconnus. Mais aussi parce qu’en horizontalisant la curation, la Biennale fait le choix d’une certaine manière de montrer l’exemple. Il s’agit après tout de la plus grande exposition d’art contemporain de l’hémisphère Dud, et du continent américain.”

Un constat partagé par El País, pour qui cet événement s’apparente à “un parcours politique et poétique, courageux et retentissant, hétérogène et irrégulier, à la fois discursif et sensuel, qui fonctionne comme une histoire alternative de l’art aux XXe et XXIe siècles, en tenant moins compte de l’hégémonie occidentale et davantage des savoirs de traditions méprisées”.

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