Biden menace de rétablir des sanctions US contre la Birmanie

BIDEN MENACE DE RÉTABLIR DES SANCTIONS US CONTRE LA BIRMANIE

par David Brunnstrom, Matt Spetalnick et Jarrett Renshaw

WASHINGTON (Reuters) - Le président américain Joe Biden a menacé lundi de rétablir des sanctions contre la Birmanie après le putsch réalisé par l'armée birmane et il a appelé à une réponse internationale concertée pour contraindre la junte militaire à renoncer au pouvoir.

Le locataire démocrate de la Maison blanche a condamné le renversement par l'armée birmane du gouvernement civil et le placement en détention de la dirigeante démocratiquement élue Aung San Suu Kyi, dénonçant une "attaque directe contre la transition démocratique du pays et la règle de droit".

Cette crise birmane constitue un premier test majeur pour la promesse de Joe Biden de collaborer davantage avec les alliés des Etats-Unis sur des problématiques internationales, particulièrement concernant l'influence grandissante de la Chine, marquant un contraste avec la politique de l'Amérique d'abord ("America First") prônée par son prédécesseur républicain Donald Trump.

Il s'agit par ailleurs d'une rare question sur laquelle démocrates et républicains font front commun, les deux partis ayant dénoncé le coup d'Etat et appelé à ce que l'armée birmane subisse les conséquences de ses actes.

Joe Biden a déclaré que "la communauté internationale doit s'unir d'une seule voix pour pousser l'armée birmane à renoncer immédiatement au pouvoir qu'elle a pris, à relâcher les activistes et dirigeants qu'elle a arrêtés".

"Les Etats-Unis ont supprimé leurs sanctions contre la Birmanie au cours de la décennie écoulée sur la base des progrès accomplis vers la démocratie. L'annulation de ces progrès va nécessiter un examen immédiat de nos lois et compétences en matière de sanctions, suivi par une initiative appropriée", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Par la suite, un représentant américain s'exprimant sous couvert d'anonymat a fait savoir à Reuters que l'administration Biden avait rapidement entamé des discussions internes à haut niveau afin de préparer une réponse "pangouvernementale" au putsch, et qu'elle prévoyait de consulter le Congrès.

On ne sait pas dans l'immédiat dans quel délai d'éventuelles décisions pourraient être prises.

Joe Biden a aussi appelé l'armée birmane à lever les restrictions sur les télécommunications et à s'abstenir de toute violence contre les civils. "Nous allons collaborer avec nos partenaires à travers la région et dans le monde pour soutenir le rétablissement de la démocratie et de l'Etat de droit (...)", a dit le président américain.

La porte-parole de la Maison blanche a déclaré lors d'une conférence de presse quotidienne que les Etats-Unis ont eu des conversations "intensives" avec des alliés à propos de la Birmanie. Jen Psaki a refusé de dire quelles actions étaient envisagées à part des sanctions.

(avec Jonathan Landay, Patricia Zengerle, Simon Lewis et Humeyra Pamuk; version française Bertrand Boucey et Jean Terzian)