Biélorussie : la traque des chaussettes aux couleurs de l’opposition
L'affaire, bien qu'elle puisse prêter à sourire, pointe la sévérité de la répression en Biélorussie. Dans ce qui est souvent qualifié de « dernière dictature d'Europe », le simple fait d'arborer les couleurs de l'opposition peut entraîner une réponse pénale. La BBC a ainsi rapporté, jeudi 6 mai, le cas d'une femme interpellée en raison notamment de? ses chaussettes. Celles de Natalia Sivtsova-Sedushkina étaient en effet blanches à bandes rouges, couleurs de la contestation envers le président Alexandre Loukachenko.
Selon la radio britannique, la « contrevenante » aurait également eu l'outrecuidance de faire le V de « Victoire » dans la rue. Elle a été, à l'issue de son interpellation, condamnée à une amende de 2 320 roubles biélorusses, soit un peu plus de 750 euros, plus d'un mois de salaire moyen. Il ne s'agirait pas d'un cas isolé, au point que l'entreprise biélorusse de prêt-à-porter Mark Formelle a décidé d'arrêter de proposer ce modèle précis. Quelque 2 700 personnes auraient déjà été condamnées cette année pour des activités anti-Loukachenko, précise la BBC.
Bataille de drapeaux
Le président biélorusse a été réélu en août 2020, à l'issue d'une élection au cours de laquelle d'importantes fraudes ont été dénoncées. L'Union européenne a d'ailleurs refusé de reconnaître la légitimité d'Alexandre Loukachenko.
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