Biélorussie : Svetlana Tikhanovskaïa, la rivale du président, s'est réfugiée en Lituanie

La candidate de l'opposition était introuvable depuis lundi soir. Elle avait décidé de ne pas prendre part aux manifestations pour éviter des "provocations."

Arrivée deuxième de l'élection présidentielle de dimanche passée, Svetlana Tikhanovskaïa est au centre de toutes les attentions. Cette candidate de l'opposition qui conteste les résultats du scrutin se serait réfugiée ces dernières heures en Lituanie, pays voisin, a annoncé mardi à l'AFP le ministre des Affaires étrangères du pays balte, Linas Linkevicius.

"Elle est arrivée en Lituanie et est en sécurité", a-t-il déclaré, alors que des manifestations contre la victoire du président Alexandre Loukachenko, élu pour un sixième mandat, ont été dispersées par la police pour la deuxième nuit consécutive. Il n'a fourni aucune autre précision.

La Lituanie, membre de l'Union européenne et de l'Otan, a appartenu à l'Union soviétique. Elle a fréquemment donné refuge à des figures de l'opposition bélarusse ou russe.

Éviter des "provocations"

Depuis lundi soir, la localisation de Svetlana Tikhanovskaïa restait inconnue après son passage à la Commission électorale durant trois heures pour exiger un nouveau comptage des voix. Linas Linkevicius avait alors exprimé sa "préoccupation", expliquant à l'AFP: "j'ai essayé de la joindre pendant plusieurs heures, mais on ne sait pas où elle est depuis qu'elle s'est rendue à la Commission électorale."

Cette novice en politique, principale rivale de celui qui est au pouvoir depuis la chute de l'URSS et créditée d'environ 10% des suffrages par la Commission électorale, a déclaré se considérer comme victorieuse dans le scrutin. Elle avait décidé de ne pas prendre part aux manifestations pour éviter des "provocations."

Manifestations dans tout le pays

Un manifestant a été tué lundi soir au Bélarus alors que des milliers de partisans de l'opposition sont descendus dans les rues à Minsk et dans d'autres villes du pays pour contester les résultats officiels.

Les manifestants ont fait face à d'importantes forces policières qui ont donné sans ménagement des coups de pieds et de matraques aux protestataires.

Un témoin interrogé par l'AFP et plusieurs médias russes et bélarusses ont fait état de l'utilisation de gaz lacrymogène, de tirs de balles en caoutchouc et de grenades assourdissantes par les forces de l'ordre.

Des barricades ont été érigées dans la nuit à Minsk et plusieurs explosions se sont fait entendre, selon des journalistes de l'AFP.

Article original publié sur BFMTV.com

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