Les Biélorusses sont de plus en plus indésirables en Lituanie

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les étrangers, dont de nombreux Biélorusses, qui souhaitent obtenir un permis de séjour en Lituanie doivent répondre à un questionnaire devant révéler leurs opinions au sujet du conflit et de la politique russe, indique LRT, le média public lituanien, précisant que “toutes les réponses obtenues sont vérifiées par les services de sécurité de l’État”.

Interrogée par LRT, la réalisatrice de documentaires ukrainienne Hanna Bilobrova, dont le compagnon, le Lituanien Mantas Kvedaravicius, a été tué à Marioupol au printemps 2022, a dû remplir elle aussi le questionnaire. Elle s’est longtemps demandé si elle avait répondu correctement aux questions.

“Mon premier documentaire a été tourné dans les territoires occupés par la Russie, et mon père, que je ne fréquente plus depuis un certain temps, servait dans l’armée russe. Est-ce que ça dit quelque chose sur ce que suis maintenant ?”, s’interroge-t-elle.

“Je servais les gens”

Selon les chiffres de l’Office des migrations lituanien, plus de 48 000 Biélorusses et plus de 15 000 Russes habitaient dans le pays au 1er janvier 2023. Et depuis le début de l’année, 365 Biélorusses n’ont pas pu recevoir de permis de séjour ou n’ont pas obtenu son renouvellement.

Hanna Bilobrova explique :

“Il y a trois ans, la Lituanie soutenait ceux qui luttaient contre le régime en Biélorussie. Maintenant elle considère ces personnes comme des terroristes.”

LRT rapporte aussi le cas d’un homme cité anonymement dans un média biélorusse indépendant. La Lituanie n’a pas prolongé son permis de séjour, alors qu’il travaillait depuis six ans dans le pays. Il a indiqué qu’il avait travaillé dans les forces de l’ordre biélorusses mais les avait quittées bien avant la répression en Biélorussie et l’annexion de la Crimée par Moscou. “Je servais les gens, je n’ai participé à aucune répression”, explique-t-il, dépité, au média Zerkalo, cité par LRT.

Les Biélorusses se tournent alors vers des avocats pour qu’ils les aident à remplir ce questionnaire, protégé par un principe de confidentialité.

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