Une «BFMisation» de la vie judiciaire ?

«La BFMisation de la vie politique», titrait le Monde, début décembre. Ne viendrions-nous pas d’assister cette semaine à la «BFMisation de la vie judiciaire» avec l’affaire de la tuerie de Chevaline ? Il ne s’agit pas de distribuer de bons et de mauvais points à droite, à gauche, seulement de relever qu’à la vitesse de l’éclair, un homme est passé du statut d’un possible meurtrier de quatre personnes à celui d’un possible trafiquant d’armes de guerre. «Je ne veux pas d’un suicide», s’inquiétait dès mardi soir le procureur de la République auprès de Libération, sentant venir le souffle de l’accusation dès l’annonce du placement en garde à vue d’un ancien policier municipal vivant dans la région. Mercredi midi, le magistrat se sentait contraint de réaffirmer sa prudence lors d’une conférence de presse… retransmise en direct. Or, si la couverture «live» d’une affaire comme, par exemple, le face-à-face entre les hommes du GIGN et Mohamed Merah peut se comprendre, le suivi presque heure par heure d’une garde à vue semble plus périlleux. Le décalage entre le temps médiatique et le temps judiciaire ne date pas d’hier, mais Chevaline semble témoigner d’un nouveau coup d’accélérateur, plaçant la justice sous une pression démesurée.

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