A Beyrouth, Emmanuel Macron en mode Jacques Chirac

Lors de sa visite éclair au Liban jeudi 6 août, le président Macron s’est offert un bain de foule, brisant le cordon sécuritaire et a plaidé pour l’ouverture d’une enquête « indépendante et transparente » sur les explosions qui ont ravagé une partie de la capitale mardi 4 août.

C’était le quartier le plus festif de Beyrouth… jusqu’à avant-hier. Un lieu de brassage de culture, où les églises jouxtent les bars et les restaurants. Gemmayzeh offre aujourd’hui le spectacle désolé d’une succession d’échoppes dévastées où des groupes de jeunes qui affichent une gueule de bois, piétinent le sol jonché de verres en tenant à la main des pelles et des balais. Depuis la double-explosion de mardi 4 août, aucun responsable politique libanais n’a osé se frayer un passage au milieu des gravats de cette rue célèbre, laissant une population livrée à elle-même.

C’est selon Aïcha, « la preuve qu’ils ne se soucient plus de nous ». Les traits tirés et les yeux rougis par la colère, la jeune femme s’est mêlée à la foule retirant son bandana pour mieux clamer les slogans entonnés par un manifestant avec une voix de ténor. « Révolution ! Révolution ! », « Aoun, terroriste ! » « Aucun politique n’est venu, ils ont la trouille ! », poursuit Aïcha avant d’entonner un refrain contre le Hezbollah, le mouvement qui n’a cessé d’étendre son emprise sur le pays.

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Annoncée dès le lendemain de l’explosion du stock de nitrate d’ammonium qui a ravagé la capitale, la visite d’Emmanuel Macron a été monté en toute vitesse. Objectif : envoyer un message politique fort en plus des trois avions de secours médicaux expédiés par la France. Jeudi matin, à peine arrivé, Macron rencontre les responsables de la Croix Rouge du secteur du port de Beyrouth qui s’activent au pied du silo éventré devenu l’icône de ce drame. Puis Macron enchaîne avec cette visite à Gemmayzeh qui restera dans les annales. A peine quelques mètres parcourus, le convoi est stoppé par la foule. Sur un(...)


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