A Beyrouth, la descente aux enfers des hôpitaux libanais

Le soir de la catastrophe de Beyrouth, le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a déclaré à la télévision, affolé, que le Liban manquait de "tout ce qui était nécessaire pour porter secours" aux milliers de victimes qui affluaient vers les hôpitaux. Sa panique était justifiée : trois hôpitaux sont entièrement détruits, les autres souffrent depuis des mois d'une pénurie de matériel médical. À l'hôpital Geitawi, à moins de 1 kilomètre du lieu de l'explosion, toutes les vitres ont été soufflées, les chambres sont dévastées et 12 ascenseurs de l'établissement sont sinistrés.

Pour évacuer les patients, médecins et infirmiers ont dû les porter dans leurs draps et les descendre un à un dans les escaliers. Scénario identique à Saint-Georges, à quelques pas de là. Peter Noun, chef du service de pédiatrie, se souvient : "D'un seul coup, il n'y avait plus de bâtiment. Les parents ont arraché le sérum des bras de leurs enfants pour courir. Un père qui regardait par la fenêtre est mort devant sa fille de 6 ans."

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Pendant ce temps-là, des milliers de blessés arrivent de l'extérieur. "On a vu un flux arriver, les gens ne savaient pas que l'hôpital était détruit, poursuit Peter Noun. On ne pouvait plus les prendre, car il fallait déjà qu'on gère les nôtres. Il n'y avait même plus d'électricité, on a travaillé dehors, dans le parking, pour faire des sutures, des intubations, des réanimations le plus vite possible ava...


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