Best Buy prudent malgré ses bons résultats, le titre chute

(Reuters) - Best Buy, la première enseigne d'électronique grand public aux Etats-Unis, a annoncé mardi une hausse bien plus forte qu'attendu de ses ventes à magasins comparables sur les trois mois écoulés mais a averti qu'il ne fallait pas y voir une "nouvelle norme", des propos qui font chuter son titre à Wall Street.

Le titre, qui gagnait plus de 5% en avant-Bourse avant la conférence téléphonique du PDG Hubert Joly, plonge de 10% à 56 dollars après une heure de cotation à Wall Street, sa plus forte baisse depuis janvier 2015. Il restait il est vrai sur un gain de 46% depuis le 1er janvier et avait atteint la semaine dernière un nouveau record à 63,32 dollars.

Les ventes à périmètre comparable du groupe de Richfield (Minnesota) ont augmenté de 5,4% sur son deuxième trimestre clos le 29 juillet alors que les analystes anticipaient en moyenne une hausse de 2,1%, selon Consensus Metrix.

Mais Hubert Joly a dit ne pas penser que ces niveaux de croissance pourraient être maintenus, selon le compte rendu de sa conférence téléphonique avec les analystes.

Ces derniers ont interprété les propos du PDG français comme annonçant une fin d'année plus difficile pour Best Buy, alors même que la période de Noël est cruciale pour le secteur.

Best Buy, qui en 2015 était confronté à une inquiétante dégradation de ses ventes et bénéfices, a redressé le cap en fermant des magasins non rentables, en améliorant ses services pour la clientèle et, surtout, en alignant ses prix sur ceux du géant du commerce en ligne Amazon.

Les ventes de Best Buy ont été supérieures au consensus sur six des huit derniers trimestres, une performance bien meilleure que celles de ses concurrents comme hhgregg et RadioShack, ce dernier ayant d'ailleurs déposé son bilan.

Sur le seul marché américain, les ventes en ligne ont bondi de 31%, à comparer à une croissance de 23,7% au même trimestre de 2016, le groupe tirant ainsi profit de ses efforts pour améliorer ses fonctions de recherche et réduire ses délais de livraison.

Best Buy a relevé sa prévision de croissance du chiffre d'affaires annuel, tablant désormais sur une hausse de 4% et non plus de 2,5%.

Le bénéfice net a atteint 209 millions de dollars (174 millions d'euros) au deuxième trimestre, soit 67 cents par action, contre 198 millions (61 cents/action) un an plus tôt.

Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action ressort à 69 cents, six de plus que le consensus établi par Thomson Reuters I/B/E/S.

Le chiffre d'affaires, porté par les ventes de smartphones et d'objets connectés, a progressé de 4,8% à 8,94 milliards de dollars, dépassant là aussi l'estimation moyenne des analystes qui était de 8,66 milliards.

(Vibhuti Sharma à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)