Avait-on besoin d’un remake de « Présumé Innocent » ?

Pris en tenaille entre une série longue à souhait et une réalisation impeccable, Jake Gyllenhaal livre une belle prestation.  - Credit:Michael Becker/Apple TV+
Pris en tenaille entre une série longue à souhait et une réalisation impeccable, Jake Gyllenhaal livre une belle prestation. - Credit:Michael Becker/Apple TV+

Pourquoi ? Pourquoi le cinéma et la télévision sont-ils à ce point en panne d'inspiration, qu'ils se sentent perpétuellement obligés de donner une seconde vie à des œuvres déjà réussies des décennies auparavant ? Nous n'entamerons pas ici une plaidoirie telle celles que l'on pourrait entendre dans Présumé Innocent, diffusée toutes les semaines à partir de ce mercredi sur Apple TV+. Mais relevons tout de même que cette série et sa vedette Jake Gyllenhaal (Night Call) arrivent un peu après la guerre.

L'histoire avait déjà été honorablement adaptée au cinéma en 1990 avec dans le rôle du présumé innocent ce bon vieux Harrison Ford, coupe et idées courtes. Tous deux inspirés du roman de fiction éponyme de Scott Turow, le film d'Alan J. Pakula (Les Hommes du président) et la série de David E. Kelley (Ally McBeal) racontent la descente aux enfers du procureur Rozat « Rusty » Sabich accusé du meurtre de sa collègue de travail – avec laquelle il entretenait une liaison extraconjugale. Il va devoir se battre, seul ou presque, contre un système judiciaire américain peu soucieux du bénéfice du doute.

Une affaire rondement menée, dans laquelle l'un des chouchous du cinéma à spectacle de Hollywood, Jake Gyllenhaal, interprète le rôle-titre avec beaucoup d'intensité. On ne peut malgré tout s'empêcher de penser que l'acteur s'enlise dans un récit, certes joliment mis en scène, mais bien trop long (8 épisodes, quand même !) pour ce qu'il a à raconter.

L'idéal eût été de ramas [...] Lire la suite