Bertrand Dicale : « Françoise Hardy chantait avec légèreté des choses dramatiques »

Françoise Hardy en 1969.   - Credit:Imago/Abaca
Françoise Hardy en 1969. - Credit:Imago/Abaca

Chroniqueur musical sur France Info, commissaire à la Cité de la langue française de Villers-Cotterêts (Aisne) d'une exposition sur les succès mondiaux de chansons populaires francophones*, le journaliste Bertrand Dicale revient sur la singularité de Françoise Hardy, décédée mardi 11 juin à l'âge de 80 ans, dans le paysage de la variété française.

Le Point : Pour vous, Françoise Hardy est « notre David Bowie » hexagonal… Mais qu'ont-ils en commun ?

Bertrand Dicale : Chacun des albums de Françoise Hardy a une couleur différente, un parti pris nouveau, chacun de ses albums ressemble à une petite révolution. Comme Bowie, elle n'a jamais cessé de se renouveler. Et en même temps, tous ses morceaux, y compris les moins bons, et qu'elle les ait elle-même écrits ou non, sont reconnaissables à la première seconde. Même la reprise brésilienne de « Le Premier Bonheur du jour » par le groupe brésilien Os Mutantes, c'est incroyable, mais on entend instantanément Françoise Hardy, on perçoit sa marque.

Vous prenez ses albums des années 1970-1980, ses enregistrements yéyé en italien, ses tout derniers albums, vous pouvez tout mettre sur une même compilation, il n'y a aucun problème. En fait, dans son œuvre, exactement comme dans celle de Bowie, il y a une cohérence folle.

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