Bernard Tapie, la mort d'un self-made-man à l'invraisemblable combativité

Les adversaires en ­affaires, en sport ou en politique. Les détracteurs, les médias, les juges. La maladie. Tous, Bernard Tapie les a affrontés à sa manière, hâbleuse, virile, souvent brutale. En abordant le match, à chaque fois, comme on monte sur un ring. En 1994, un présentateur de journal télévisé avait eu l'idée de lui tendre des gants de boxe, ainsi qu'à Jean-Marie Le Pen auquel il se mesurait en débat avant les élections européennes : initiative hasardeuse, mais pas si absurde à y repenser. Le cancer l'a finalement emporté, dimanche matin, à l'âge de 78 ans. Dominique Tapie, sa femme, l'a annoncé au journal La Provence, dont le groupe Bernard Tapie est détenteur à hauteur de 89%.

Bernard Tapie entre dans la vie comme dans une partie qu'il faut gagner. Il est né dans le 20e arrondissement de Paris, en janvier 1943, mais c'est un enfant de la banlieue nord, où il grandit. Au Bourget, précisément : logement exigu et sans confort, toilettes au bout du jardinet. Issu d'une famille ouvrière très modeste, il adopte vite pour objectif de sortir de sa condition et de remporter de nouveaux territoires.

Ce ne sera pas par l'école dont, élève d'abord moyen, il se désintéresse progressivement. Gamin bravache et séducteur, il n'hésite déjà pas à faire le coup de poing pour se faire respecter. Les victoires au handball, sport dans lequel il se distingue, les filles, le respect, les récompenses : tout est à conquérir, à séduire, à obtenir.

Roi des vendeurs de téléviseurs

À la fin des a...


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