Berlusconi était à la tête d’une fortune, qui sont ses héritiers ?

 Marina Berlusconi, fille du Cavaliere décédé lundi 12 juin, est en première ligne pour hériter de l’empire de son père.
Marina Berlusconi, fille du Cavaliere décédé lundi 12 juin, est en première ligne pour hériter de l’empire de son père.

ITALIE - Ceux qui restent sur leur fin après la fin de la série « Succession » vont peut-être devoir se mettre à la langue de Dante. Alors que l’Italie assiste ce mercredi 14 juin aux obsèques du Cavaliere, dans une cérémonie à la hauteur du feuilleton qu’a été sa vie, en coulisses, c’est le contenu de son testament qui fait objet de spéculations. Le contenu du document n’a pas encore été dévoilé mais il constitue une pièce maîtresse sur l’avenir de son héritage.

Au cours de sa vie, Berlusconi a amassé quantité d’argent à travers son vaste empire dans les médias, l’immobilier, la finance, le cinéma et le sport, ainsi qu’un puissant parti politique, Forza Italia, qui fait partie de l’actuel gouvernement italien. Il était d’ailleurs l’un des hommes les plus riches d’Italie, avec un patrimoine évalué à 6,4 milliards d’euros, selon Forbes.

Deux de ses enfants dans les « starting-block »

Les investisseurs se sont déjà rués sur le titre de son groupe de télévision MediaForEurope (ex-Mediaset). Le groupe, associé à la famille Berlusconi, principal actionnaire à travers sa holding Fininvest, s’est envolé mardi de plus de 13 % à la Bourse de Milan. Le marché parie sur une cession du groupe apportant des gains lucratifs ou une fusion.

La holding familiale Fininvest a tenté de couper court aux rumeurs en assurant que ses « activités se poursuivraient dans une ligne de continuité absolue à tous égards ». Berlusconi contrôlait 61,21 % de Fininvest, une part qui devra être désormais répartie entre ses héritiers, une fois le testament ouvert.

En première ligne des potentiels héritiers figure désormais sa fille Marina, âgée de 56 ans, présidente de Fininvest depuis 2005 et des éditions Mondadori depuis 2003. Elle est surnommée la « tsarine » ou le « cerveau financier » du clan Berlusconi, s’étant intéressée aux affaires dès sa jeunesse. « Elle a l’air fragile, mais elle a un caractère en fer forgé », aimait à dire Silvio Berlusconi de sa fille aînée, que le magazine Forbes a classée parmi les femmes les plus puissantes du monde.

Son frère, Pier Silvio Berlusconi, 54 ans, est aussi dans les petits papiers. Il a pris les commandes de Mediaset en 2015 après avoir commencé sa carrière en 1992 dans la régie publicitaire du groupe, Publitalia’80.

Nés du premier mariage de Silvio Berlusconi avec Carla Dall’Oglio, Marina et Pier Silvio détiennent chacun 7,65 % de Fininvest. Les trois autres enfants, Luigi, Eleonora et Barbara, issus du second mariage avec Veronica Lario, en possèdent ensemble 21,42 %.

Avenir très incertain pour Forza Italia

La galaxie Berlusconi comprend, outre Mondadori, contrôlé à hauteur de 53,3 %, un autre joyau familial, la banque Mediolanum dont Fininvest possède 30,1 %. « Marina deviendra probablement numéro un du groupe et en détiendra la majorité avec Pier Silvio. Je ne pense pas qu’il y aura des querelles dans la famille, qui est très unie », analyse pour l’AFP Giuseppe Di Taranto, professeur émérite d’histoire de l’économie à l’université Luiss de Rome.

S’y ajoutent la société de production de cinéma Medusa, de nombreux yachts ou encore le club de football de Monza. Les nombreuses villas luxueuses de Berlusconi à Rome, à Cannes, aux Caraïbes et ailleurs, constituent sans aucun doute d’autres des biens précieux. Le joyau de la couronne de Berlusconi est la Villa Certosa, un manoir en Sardaigne qu’il a acheté dans les années 1970, relate la BBC. Il y a accueilli des dirigeants du monde entier, dont Vladimir Poutine et George W. Bush. Sa valeur est estimée à 259 millions d’euros. Encore une fois, il faudra attendre les détails du testament pour savoir comment ces biens immobiliés seront resdistribués entre les héritiers.

Outre l’économie, son empire politique est au bord de la fracture. Alors que le Cavaliere s’était attelé à toujours écarté ses dauphins potentiels, vus comme des menaces, l’avenir de Forza Italia semble menacé. « Ce sera certainement plus difficile sans lui, parce qu’il réussissait à mettre tout le monde d’accord », a estimé ce mardi le leader de la Ligue, Matteo Salvini. La part des voix de Forza Italia avait déjà chuté à 8 % lors des élections générales de septembre dernier. La guerre des clans a déjà commencé.

À voir également sur Le HuffPost :

Silvio Berlusconi avait fait de son apparence physique une arme politique

Avec la mort de Silvio Berlusconi, Ruby, au cœur du scandale « Bunga Bunga », lui a rendu hommage