Berlin et Rome bloquent l’interdiction des voitures thermiques : “panique” à Bruxelles

“L’Allemagne et l’Italie ont fait voler en éclat le plan de l’UE visant à interdire les moteurs à combustion interne d’ici 2035”, annonce le Financial Times, qui poursuit : “les deux pays, patries des écuries Volkswagen, Fiat et Ferrari, demandent des exceptions pour les véhicules qui roulent au carburant synthétique”. “Le conflit sur la combustion continue”, confirme de son côté la Tagesschau, si bien que, “sous la pression du gouvernement allemand”, l’UE est contrainte de reporter le vote initialement prévu mardi 7 mars.

Le Parlement européen “avait pourtant formellement approuvé le texte de loi annonçant la mort des voitures à moteur thermique”, rappelle Le Temps. En juin 2022, les eurodéputés avaient en effet voté la fin des ventes de voitures neuves à essence, diesel et hybrides en 2035 après des mois de débat et d’intense lobbying. Une décision saluée comme une victoire majeure pour le climat. Mais aujourd’hui, constate le quotidien suisse, “tout semble pouvoir basculer et repousser à plus tard les efforts de réduire les émissions de gaz à effet de serre issues du secteur des transports”.

Le ministre allemand des Transports Volker Wissing “a été catégorique, précise le titre, laissant entendre que son pays allait refuser d’appuyer le texte pourtant approuvé par le Parlement et le Conseil européens”. Or sans l’appui de l’Allemagne, plus possible d’atteindre la majorité qualifiée de l’UE, soit 55 % des États représentant 65 % de la population européenne.

“À Bruxelles, c’est un début de panique.”

Politico indique que la présidente de la Commission européenne, l’allemande Ursula Von der Leyen, “doit se rendre dimanche [5 mars] au château de Meseberg, résidence du gouvernement allemand, pour discuter des obstacles économiques et tenter d’empêcher la loi automobile de tomber aux oubliettes”.

La puissance des lobbys

Mais l’Allemagne, objecte Le Temps, “abrite de nombreux constructeurs automobiles et le lobby de l’auto y est très fort”. Outre-rhin, les Verts se montrent très critique à l’égard de ce rétropédalage, et l’eurodéputé Michael Bloss y voit “une grande honte” pour le gouvernement fédéral.

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