Berlin choisit d'aider les villes plutôt que de renoncer au diesel

Le ministre des Transports allemand a annoncé jeudi un projet de fonds de modernisation des transports urbains destiné entre autres choses à réduire la pollution mais Alexander Dobrindt a également dit qu'il était prématuré d'en finir avec le moteur thermique. /Photo prise le 23 juillet 2017/REUTERS/Michaela Rehle

BERLIN (Reuters) - Le ministre des Transports allemand a annoncé jeudi un projet de fonds de modernisation des transports urbains destiné entre autres choses à réduire la pollution mais Alexander Dobrindt a également dit qu'il était prématuré d'en finir avec le moteur thermique. S'exprimant au lendemain de l'annonce par la Grande-Bretagne d'une interdiction de vente des voitures à moteur à essence ou diesel à partir de 2040, Dobrindt a expliqué que le fonds apporterait des financements de centaines de millions d'euros qui aideront les villes à optimiser le trafic, sans pour autant préciser quelle serait sa date de naissance. En France, Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique, a fixé un objectif similaire à celui de Londres le 6 juillet dernier, lors de la présentation de son plan climat. Les trois grands constructeurs automobiles allemands que sont Volkswagen, Daimler et BMW, ont investi massivement dans le diesel et Berlin n'a aucune intention d'interdire ce mode de motorisation, en dépit du scandale des tests d'émissions truqués de VW dévoilé voici presque deux ans aux Etats-Unis. Un "sommet du diesel" doit avoir lieu le 2 août en Allemagne, au cours duquel le gouvernement fédéral, les Länder et les constructeurs débattront des moyens de réduire la pollution du gazole. Politiques et constructeurs ont d'ores et déjà convenu de mettre à jour les logiciels des moteurs de quelque neuf millions d'automobiles pour éviter une interdiction du diesel dans les grandes villes allemandes, ont dit des sources à Reuters la semaine dernière. Réagissant au virage vers l'électrique de la France et de l'Allemagne, Dobrindt a dit qu'il était encore possible de développer des carburants synthétiques à l'empreinte carbone neutre qui fassent jeu égal avec les batteries. "Des décisions technologiques nous attendent", a-t-il dit, ajoutant qu'en admettant que le véhicule électrique soit l'avenir, on ne savait pas encore quand il pourra être produit en masse. (Thorsten Severin et Markus Wacket Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)