Bercy présente un budget 2023 "où personne n’est oublié"

Le gouvernement d’Élisabeth Borne a présenté ce lundi un projet de loi de finances pour 2023 marqué par de forte hausse des crédits alloués à la quasi-totalité des ministères.

FINANCES - Beaucoup de gagnants et très peu de perdants. Le premier budget du second quinquennat d’Emmanuel Macron se fera « à l’euro près », a prévenu ce lundi 26 septembre le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Un message de sérieux plus que de rigueur budgétaire si on regarde l’ampleur des aides prévues pour tenter d’alléger la facture énergétique des Français mais aussi les hausses de crédits allouées aux différents ministères.

« Ce n’est pas un budget de rigueur, ce n’est pas un budget de facilité, c’est un budget responsable et protecteur dans des temps de grandes incertitudes », a résumé le ministre de l’Économie, qui prévoit une hausse globale des crédits budgétaires de l’État (hors charge de la dette) de 21,7 milliards et un chiffre de 5 % du déficit « à ne pas dépasser ».

Des policiers et des militaires en plus

« Personne n’est oublié », a abondé le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal. Bercy a en effet décidé de mettre la main au portefeuille et l’ensemble des ministères à l’exception de la mission des anciens combattants et de son propre ministère (-9,5 % et -9,8 % comparés à 2022) est concerné pour l’année prochaine.

Le gouvernement propose aux parlementaires « la création nette » de 10 764 postes de fonctionnaires en plus en 2023 en équivalent temps plein, contre seulement 294 prévus en 2022. Un chiffre dont l’ampleur n’était pas connue avant ce lundi même si le gouvernement promet toujours de se tenir à son mandat de « stabilité » des effectifs sur l’ensemble du quinquennat.

Parmi les services de l’État, ces recrutements « portent principalement sur le renforcement des moyens humains des fonctions régaliennes », explique le texte du projet de loi de finances, confirmant les « blocs prioritaires » martelés par le gouvernement. Principaux bénéficiaires : le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer (+3 069 postes), celui de la Justice (+2 253) mais aussi le ministère des Armées (+1 547).

« Le budget 2023 du ministère de l’Intérieur est historique, avec une hausse de 1 milliard 250 millions d’euros et plus de 3 000 emplois créés, dont 2 874 policiers et gendarmes », s’est satisfait sur Twitter le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, alors que la Première ministre s’est engagée début septembre à une hausse de 8 500 postes de policiers et gendarmes d’ici à 2027.

Son collègue au ministère des Armées, Sébastien Lecornu, a lui salué « la priorité donnée pour la modernisation de nos armées », alors que des recrutements sont prévus « dans les domaines du renseignement et de la cyberdéfense ».

Un chiffre en trompe-l’œil pour le ministère de l’Éducation

De son côté, le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse verra ses effectifs augmenter de 2 000 postes à équivalent temps plein. Mais attention, ce chiffre est lié au recrutement de 4 000 accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), qui seront directement recrutés par les rectorats à partir de 2023.

Le nombre d’enseignants et de personnels administratifs va lui baisser de 1 985, bien que le gouvernement assure que le taux d’encadrement « augmentera » dans le premier degré (maternelle et primaire) et « se stabilisera » dans le second (collège et lycée). Le gouvernement justifie cette diminution du nombre total d’enseignants par « la baisse importante de la natalité depuis 2014. Elle a des incidences sur la démographie scolaire dans le premier et le second degré, le nombre d’élèves devant baisser de près de 500 000 entre 2022 et 2027 ».

Une enveloppe de 935 millions d’euros est par ailleurs prévue pour financer une augmentation « inédite » du salaire des enseignants, avec un « socle de 10 % en moyenne » et des hausses pour rémunérer des tâches supplémentaires. Au total, le coût pérenne en année pleine de ces revalorisations d’enseignant « dépassera 2 milliards d’euros », selon ce texte.

La Transition écologie renforcée, des recrutements pour Pôle emploi

Le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, dirigé par Christophe Béchu, voit lui aussi son budget augmenter de 15 % sur un an mais principalement pour porter de nouvelles lignes de dépenses liées à l’énergie, aux mobilités ou à la biodiversité.

D’autres ministères, non régaliens, pourront cependant compter sur une hausse de leurs effectifs. Le projet de budget chiffre ainsi à 979 et 755 le nombre de nouveaux postes alloués au ministère du Travail (et notamment à Pôle emploi) et au ministère de l’Enseignement supérieur.

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