Benoît Payan réclame le suffrage universel pour élire le maire de Marseille, mais pas seulement

Le maire de Marseille Benoit Payan, le 29 janvier 2023.
CLEMENT MAHOUDEAU / AFP Le maire de Marseille Benoit Payan, le 29 janvier 2023.

POLITIQUE - Donner plus de pouvoirs aux maires. C’est l’appel de l’édile de Marseille Benoît Payan dans un entretien publié ce lundi 13 novembre dans Le Figaro, où l’élu socialiste réclame notamment la mise en place du suffrage universel direct pour élire les maires de Paris, Lyon et Marseille (PLM).

« Il est tout à fait légitime que les trois plus grandes villes de France entrent dans le droit commun », plaide-t-il. Dans ces trois métropoles, découpées en arrondissement en raison de leur taille, la loi a changé en 1982 avec la loi de décentralisation. Depuis, l’élection des maires se déroule en deux temps.

La première étape est similaire à celle des quelque 35 000 communes de France. Les électeurs votent pour une liste qui se présente sur un secteur (ou arrondissement). Ils élisent ainsi des conseillers municipaux qui forment le conseil municipal, et celui-ci vote pour le maire de l’arrondissement.

Pour un nouveau mode de scrutin

L’élection du maire de la ville intervient dans un second temps. En effet, seulement une partie des membres de chaque secteur va voter pour l’édile de Paris, Marseille ou Lyon. Pour simplifier, ils sont comme les « grands électeurs » qui élisent les membres du Sénat.

Mais pour Benoît Payan, ce système n’est pas le bon. « Certes, elles sont plus importantes et ne peuvent s’administrer comme une petite ou moyenne ville. Mais, à Paris, Marseille et Lyon, il faut le suffrage universel direct aux municipales [voter directement pour un candidat, NDLR]. Il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement. Quant aux maires d’arrondissement, on pourrait tout à fait organiser leur élection le même jour en parallèle », estime-t-il.

Dans cet entretien, l’édile juge « qu’il faut donner plus de pouvoir aux maires » et ce « même si ce n’est pas dans l’air du temps ». Benoît Payan étaye ses propos en prenant l’exemple des Marseillais qu’il « croise dans la rue » et qui lui disent que « la ville est salle ». Or ce n’est pas de sa faute, affirme-t-il : « Je n’ai pas le droit de m’occuper des questions liées à la propreté, puisque c’est une compétence de la métropole. »

Revoir la loi sur le non-cumul des mandats

Benoît Payan se dit également peu convaincu par l’existence de la métropole Aix-Marseille-Provence, présidée par Martine Vassal, élue Les Républicains. « Il existe des métropoles qui fonctionnent, mais dans les grandes villes, cela reste extrêmement compliqué. À Marseille, dans la deuxième ville de France, c’est même kafkaïen avec cette métropole d’Aix-Marseille-Provence. Entre ces deux grandes villes, les réalités économiques et sociales sont tellement différentes… », souligne-t-il.

Lui veut « tout changer » car les maires sont ceux se retrouvent « en première ligne ». « Ils sont les piliers de la République, ils en sont les premiers représentants. C’est à eux que les Français sont attachés », ajoute-t-il.

Enfin, Benoît Payan affirme qu’il faut revoir la loi sur le non-cumul des mandats qui interdit depuis 2013 à un maire d’être également député : « Beaucoup de députés qui n’ont jamais eu de responsabilités locales, ce qui crée des situations un peu hors sol. (...) L’articulation entre l’élu national et l’élu local doit être repensée. Autrement, on reste purement dans la politique politicienne, ce qui abîme notre démocratie. »

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