Benjamin Netanyahu estime que les Palestiniens doivent être "déradicalisés" pour avoir une "autonomie"

Alors que plusieurs pays européens ont fait le choix de reconnaître un État de Palestine en pleine guerre à Gaza, le Premier ministre israélien s'est dit favorable à une Autorité palestinienne pour la paix, mais uniquement après avoir "démilitarisé" le territoire.

Benjamin Netanyahu est clair: reconnaître aujourd'hui un État de Palestine serait l'équivalent de reconnaître un "État terroriste". Le Premier ministre israélien s'est une nouvelle fois opposé ce jeudi 30 mai sur LCI à la reconnaissance d'un État palestinien, comme ont pu le faire l'Espagne, l'Irlande et la Norvège en début de semaine.

"Aujourd'hui, lorsque l'on parle d'un État palestinien, ce ne sera qu'un État fantoche de l'Iran, ce sera un État terroriste", a-t-il déclaré, avant d'assurer que "80% des Palestiniens soutiennent les massacres du 7 octobre et qu'aucun des membres de l'Autorité palestinienne n'a condamné cette attaque."

En dépit de l'indignation internationale soulevée par un bombardement meurtrier dimanche d'un camp de déplacés à Rafah, l'armée israélienne poursuit ses frappes et son offensive terrestre dans la ville surpeuplée, lancée le 7 mai pour, selon elle, éliminer les derniers bataillons du Hamas.

En Occident, des voix s'élèvent pour reconnaître un État de Palestine, une mesure qui pourrait accélérer, d'après elles, la venue d'un cessez-le-feu au Proche-Orient.

Mais, pour le Premier ministre israélien, l'État hébreu doit prendre des mesures avant qu'une telle chose ne soit possible. D'abord, "vaincre les terroristes du Hamas". Puis, une fois que la "démilitarisation" sera effective, une "déradicalisation" devra avoir lieu.

"On doit changer les curriculums dans les écoles et dans les mosquées pour aller vers la paix", a-t-il poursuivi.

Promettant qu'Israël ne compte pas se "réinstaller" à Gaza, il a alors lancé: "Les Palestiniens, une fois déradicalisés, ils doivent avoir une autonomie, avoir le pouvoir de se gouverner eux-mêmes et pas le pouvoir de menacer Israël."

En France, le débat autour de la reconnaissance d'un État palestinien fait également rage, des oppositions urgeant le gouvernement de suivre l'exemple de certains voisins européens.

Emmanuel Macron s'est lui dit favorable à cette reconnaissance, mais pas sous le coup de "l'émotion". Ce mercredi, le chef de l'État a appelé le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à la "réformer" dans "la perspective de reconnaissance de l'État de Palestine".

Sur LCI, Benjamin Netanyahu s'y est montré fortement opposé et a prévenu son homologue du risque d'une telle décision éventuelle. Il a demandé au président français de "considérer la possibilité d'avoir un État palestinien dans la banlieue parisienne, c'est de cela qu'on parle".

Et de conclure: "Imaginez qu'il y ait des milliers de terroristes qui veuillent détruire Paris, tuer des citoyens français, conquérir la France, vous ne suggéreriez pas cela."

Article original publié sur BFMTV.com