Benjamin Brière, ex-otage en Iran, raconte dans « Envoyé Spécial » son calvaire « digne d’un film »

Benjamin Brière, ex-otage en Iran, raconte son calvaire « digne d’un film »
Capture Francetv Envoyé Special Benjamin Brière, ex-otage en Iran, raconte son calvaire « digne d’un film »

IRAN - Un voyage qui tourne au cauchemar. Le Français Benjamin Brière a été détenu pendant trois ans en Iran alors qu’il était parti en road trip en van pour découvrir le pays. Âgé de 38 ans, il témoigne pour Envoyé Spécial, et raconte son calvaire qui a commencé le 27 mai 2020.

Alors qu’il voyageait en van depuis six mois dans le pays, le Français explique dans un extrait de l’émission qui sera diffusée ce jeudi 18 avril sur France 2, avoir été arrêté par un groupe armé des Gardiens de la Révolution, réveillé en pleine nuit par « sept ou huit soldats » qui l’attendait devant son véhicule.

Il évoque alors le « début d’une longue bataille ». Benjamin Brière est en effet condamné à huit ans de prison pour espionnage et propagande. On lui reproche notamment d’avoir pris « des photographies de zones interdites » avec un drone de loisirs dans un parc naturel. Il dénonce un simulacre de justice expliquant que le juge qui a prononcé la sentence a seulement lu « un papier qu’on lui a glissé ». « C’est grotesque, on vous expose des choses alors qu’ils savent que ce n’est pas vrai », raconte-t-il dénonçant un « cirque ».

Le Français est ensuite transféré au sein de la prison centrale de Mahssad avec d’autres prisonniers politiques et des criminels. Des codétenus avec qui il ne peut pas communiquer, à défaut de parler persan.

Benjamin Brière évoque la vie dans les dortoirs surpeuplés et insalubres, ou à l’isolement dans une cellule d’un mètre sur trois. Enfermé 21h/24 avec la lumière en permanence allumée, il explique aujourd’hui être incapable de dormir sans veilleuse.

Benjamin Brière fait deux grèves de la faim

Et puis il y a les détenus condamnés à l’exécution par pendaison, qu’il voit partir à la mort. « Comment on oublie les visages de ces gens-là ? », s’interroge-t-il. Finalement, en désespoir de cause, le Français entame une grève de la faim, puis une deuxième. « C’est la seule arme que j’ai, la seule chose qu’ils ne pas peuvent contrôler », explique-t-il.

En mars 2023, il est acquitté, mais reste emprisonné. Finalement, le 12 mai 2023, un accord est trouvé entre l’Iran et la France. Après un passage à l’hôpital, il a été rapatrié au bout de trois ans de captivité. Encore aujourd’hui, Benjamin Brière semble ne pas en revenir : « Je me baladais en van, je suis rentré en avion, dans un jet privé. C’est digne d’un film, c’est complètement fou ».

Le 23 mars, l’ancien détenu a appelé le gouvernement français à agir pour faire libérer les quatre Français toujours emprisonnés dans ce pays. « Il y a dix mois, j’ai été libéré avec ce sentiment de soulagement quasi-total mais teinté de culpabilité », déclarait-il en évoquant Cécile Kohler, 39 ans et son compagnon Jacques Paris détenu depuis mai 2022, le consultant Louis Arnaud détenu depuis septembre 2022 ainsi qu’Olivier arrêté en octobre 2022 dont le nom n’a jamais été révélé.

Ce 17 avril, les proches de ces otages français ont exprimé leur inquiétude face « à la menace d’un conflit ouvert entre l’Iran et Israël » et exhorté l’État à intensifier ses efforts diplomatiques avec Téhéran pour obtenir leur libération. « Leur état de santé, tant physique que moral, se détériore », soulignent dans un communiqué les comités de soutien de Jacques Paris, Cécile Kohler et Louis Arnaud. « Chaque jour qui passe les expose davantage aux conséquences de conflits internationaux qui se multiplient », estiment-ils.

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