La belle saison de Marion Romanelli, encore en lice en Coupe de France féminine… et masculine avec Le Puy

La belle saison de Marion Romanelli, encore en lice en Coupe de France féminine… et masculine avec Le Puy

Depuis le début de l’année, pas une journée ne passe sans que Marion Romanelli n’entende parler de la Coupe de France. En tant que défenseure, elle fait partie de l’équipe de troisième division, "Petit Poucet" de la Coupe de France féminine, qui défiera le PSG, ce mercredi, au Puy-en-Velay. Un parcours jamais-vu, couplé à celui qu’elle vit avec l’équipe… des garçons, en N2 (4e division) dont elle est la kiné.

"C’est incroyable pour le club et personnellement, je ne m’y attendais pas. Avec les garçons ou les filles, c’est historique et le fait de le vivre sur les deux tableaux est spécial, confie-t-elle à RMC Sport. On ne vit pas les mêmes choses sur le banc et sur le terrain. Tout le mois de janvier, c’était Coupe de France." Sur la pelouse, elle a éliminé Annecy, Auxerre puis Reims, 5e de D1, aux tirs au but.

Elle a repris sa carrière à 27 ans

Marion Romanelli amène son expérience après avoir évolué à Montpellier (D1) et en équipes de France jeunes. "Automatiquement, avec mon vécu, j’essaie d’apporter", dit celle qui avait pourtant décidé d’arrêter sa carrière, lassée par le football, pour se concentrer sur ses études de kiné à 23 ans.

"Comme ce n’est plus ma priorité, aux entraînements, parfois je n’ai pas la tête à ça, avoue-t-elle. Je manque un peu de motivation, je n’ai pas les attitudes les plus exemplaires mais je sens que j’apporte beaucoup au niveau social, des échanges avec les joueuses ou pour ou donner des conseils sur le terrain."

Au départ, d’ailleurs, la défenseure de 27 ans n’aurait pas dû jouer. "Je ne comptais pas forcément rechausser les crampons, je voulais me mettre à la course à pied. Mais ils m’ont proposé la double casquette… Et comme j’arrivais dans la région, je ne connaissais personne donc c’était bien au niveau social."

"Je voulais récupérer Marion une année avant, ça ne s’est pas fait car elle avait d’autres préoccupations. D’abord je l’ai prise pour être kiné de l’équipe masculine, puis elle a accepté de jouer donc elle fait partie des deux aventures", se réjouit le manager du Puy, Olivier Miannay. Alors sur la pelouse, elle apporte "cette sérénité derrière, elle est capable de relancer, de prendre des risques", selon son entraîneur Pierre-Yves Thomas.

Des semaines très chargées

Et quand elle ne participe pas ballon au pied, la joueuse enfile donc la tenue de kinésithérapeute aux côtés des garçons. Elle s’occupe des blessés, même si, actuellement, son travail tourne surtout autour de la récupération. Son planning est très chargé: entraînements des garçons tous les jours, l’autre partie de la journée passée au cabinet, et séance avec les féminines le soir, quatre fois par semaine.

Le week-end, quand les garçons jouent à domicile, elle fait aussi partie du staff comme kiné, en plus de sa rencontre avec ses coéquipières. "Je ne m’attendais pas forcément à ça, je teste, explique Marion Romanelli. Cela fait des grosses semaines lorsque les garçons sont à domicile. J’aime beaucoup le mélange que ça fait… Mais je ne pourrai pas tenir ce rythme trop longtemps." Son entraîneur essaie d’ailleurs, parfois, de préserver sa joueuse.

"C’est chargé pour elle, on essaie de la gérer car c’est une cadre, elle a de l’expérience, pose Pierre-Yves Thomas. Parfois, c’est facile de l’envoyer devant les médias ou autre, donc on essaie de la ménager. Elle est sollicitée des deux côtés, il faut parfois faire de petites concessions, la laisser souffler", confie le coach. Comme ce week-end, où l’intéressée n’a pas joué pour courir le semi-marathon de Barcelone. L’équilibre tient pour le moment et la saison historique en cours rend tous ces moments intenses.

"L’adrénaline est différente avec les garçons"

Alors, pour quel parcours vibre-t-elle le plus? "Comme j’avais arrêté le foot, je m’en lassais et j’avais envie d’autre chose. En tant que joueuse, les émotions sont bonnes mais un peu neutralisées en quelque sorte, confie-t-elle. Mais l’adrénaline est complètement différente avec les garçons. Et comme c’est une échelle un peu différente avec des clubs de Ligue 1 en face, c’est tout nouveau."

Mercredi, elle s’attend quand même à un très grand moment avec le grand Paris-Saint-Germain face à elle, et entre 2.500 à 3.000 personnes attendues au stade. Avant de défier Rennes, sur le banc pour les garçons, à Saint-Etienne ou en Bretagne (27 ou 28 février). Elle sourit: "Ce n’est pas la même casquette mais c’est la même chose. J’espère que les deux iront le plus loin possible."

Article original publié sur RMC Sport