Un bel hiver de climato-complotisme en perspective

En visite dans le bâtiment qui abrite notamment le cabinet de la ministre de l’Énergie belge, un militant d’un parti d’opposition a dégainé son thermomètre infrarouge et a aussitôt partagé le résultat (24,8 °C) sur Twitter, avec ce commentaire : “C’est la crise, mais pas pour tout le monde.”

Peu importe que cet outil ne soit pas adapté pour mesurer la température ambiante, observe Knack, la polémique a rapidement pris sur le réseau social. Et elle nous offre “un petit avant-goût de ce qui nous attend visiblement cet hiver : un mécontentement général autour de la question de la consommation d’énergie, et des accusations en tous sens sur la gestion politique de la crise”.

L’hebdomadaire belge en a déjà relevé une série d’indices. Notamment des théories en vogue selon lesquelles il s’agirait d’une “‘crise organisée’ pour appauvrir volontairement la population”, ou des hoax (“canulars informatiques”) comme celui qui montrait une fausse affiche du gouvernement suisse appelant à dénoncer ses voisins s’ils venaient à chauffer leur logement au-dessus de 19 °C. Sans compter qu’“une partie des militants de l’époque Covid se sont reconvertis dans un climatoscepticisme hardcore”.

Des solutions nécessaires

À cette confusion s’ajoute la contribution de lobbys obscurs, qui ne font pas mention de leur commanditaire, et de “la machine de propagande de l’État russe”, assurant que la crise n’est pas le fait de Moscou mais de l’Union européenne, des États-Unis et de l’Otan.

Knack prévient :

“La crise de l’énergie fournit un terrain propice à l’agitation sociale et à la radicalisation. Et plus une personne est touchée directement, plus elle est vulnérable à toutes sortes de tromperies.”

“Cette crise est complexe, mais la population attend malgré tout des solutions rapides”, poursuit le magazine flamand. Celles-ci sont d’autant plus nécessaires que, “si on ne prend pas au sérieux des revendications légitimes, on court le risque de les voir attisées et récupérées par des groupes et lobbys malhonnêtes”, qui cherchent moins à trouver des solutions qu’à “désigner un bouc émissaire” et à “profiter de la crise”.

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