"Il y avait beaucoup de cartouches": le policier arrivé sur les lieux de la fusillade à Nîmes en premier témoigne

"Il y avait beaucoup de cartouches": le policier arrivé sur les lieux de la fusillade à Nîmes en premier témoigne

Une scène de guerre. Lundi en fin de journée, un enfant de 10 ans a trouvé la mort dans une nouvelle fusillade en lien avec le trafic de drogue dans la ville de Nîmes, dans le département du Gard. Au moment des faits, la jeune victime rentrait du restaurant avec son oncle de 28 ans et son frère de 7 ans, lorsqu'ils ont été pris au milieu des tirs.

Ce jeudi, BFMTV a pu s'entretenir avec un policier, resté anonyme, qui est le premier a être arrivé sur les lieux de la tragédie après les appels de la famille de l'enfant. Selon lui, dès son arrivée sur place, il a constaté "un très grand nombre de cartouches" sur le sol.

"Vous vous dites que clairement ce n'était pas une petite rafale en l'air pour intimider, c'était 'je viens pour tuer'", explique l'officier, qui pointe la longue durée de la fusillade. "Ça veut dire qu'il a dû recharger, c'est pas de l'opportunisme, c'est dire 'là je flingue.'"

Topographie et omerta

Toujours selon ce même policier, son travail, ainsi que celui des collègues, est rendu difficile dans ce quartier en raison de plusieurs facteurs, notamment topographique. "Il y a les différences de niveau, on n'est pas à pied tout le temps et on est défavorisés, et notamment à cause de tous les sous-sols qui communiquent entre eux", ajoute-t-il.

"On se retrouve avec un vrai Gruyère. Notre méconnaissance de la topographie fait qu'on perd régulièrement malheureusement", déplore l'homme.

De plus, le policier rappelle que dans ces quartiers touchés par le trafic de drogue, les gens ont peur de parler, et de surcroît aux forces de l'ordre. "On a un peu l'omerta dans les quartiers, les choses ne se disent pas", maintient-il.

"L'autre soir quand on est intervenus, on a demandé aux gens dans la rue si ça avait tiré, on demande juste pour savoir, pour la sécurité, les gens ne répondent pas, ils ont peur de nous parler."

Dans le cadre de cette affaire, quatre individus, toujours en fuite, sont activement recherchés par les forces de l'ordre.

Article original publié sur BFMTV.com